dimanche 10 mai 2009

Nord: Dérives sectaires, la conclusion : plus de 200 mouvements dans la région

Nous avons souhaité apporter ces quelques précisions dans les commentaires de ce journal en ligne :

Bonjour notre association, parentale indépendante, laïque et apolitique crée en 1999 pour aider les parents d’enfants soumis contre leur gré au phénomène sectaire, dénonce les exactions sectaires et maltraitances institutionnelles, mais accuse aussi parfois la dérive et le desordre judiciaire qui met les enfants en danger en les livrant aux gurus et communautés thérapeutico sectaires (cf article de France soir du 14 janvier 2005 par Philippe Bouvier, les “sectes sont partout”).
Les complaisances des gens de robes à l’égard des groupes sectaires et gurus “thérapeutiques” sont des complicités de mise en péril sectaire de mineurs! (cf Article de Michel Monroy sur les complaisances des notables envers les sectes, MIVILUDES 2004)
Il faut d’urgence appliquer la convention internationale des droits de l’Enfant afin de libérer les 80000 mineurs touchés sectairement en France, autour du million en Europe.
Parentalement, le Réseau Parental France

Nos amis associatifs Mme Charline Delporte l'association des familles affectées du Nord Pas de Calais et M. Christian Cabus sont des vigies expertes, des observateurs honnêtes de terrain, comme le GEMPPI à Marseille (vice présidence de la FECRIS) et leur collègue des familles de Savoie.
La cause des familles affectées est réellement prise en compte par ces associations de lutte contre les dérives sectaires, elles ne psycho-procéduralisent pas systématiquement

Gardez votre esprit critique en éveil

article de Nicolas Montard pour DailyNord le 10 mai 2009

Ces dernières semaines, DailyNord s’est intéressé aux dérives sectaires. A travers des témoignages, des interviews, des comptes-rendus de conférences, nous avons dressé un panorama régional de ce phénomène de société. Conclusion de ce dossier en forme de questions : combien de sectes dans la région ? Faut-il sombrer dans la paranoïa ? La proximité de la Belgique est-elle dangereuse ? Le net change-t-il la donne ? Que faire lorsqu’un proche est embrigadé ?

Combien de sectes dans le Nord - Pas-de-Calais ?

Difficile d’établir le nombre de mouvements dits sectaires dans la région. Lors de notre entretien, Charline Delporte nous a tout de même dévoilé quelques chiffres, datant de 2007 mais encore d’actualité selon elle. “Cette année-là, l’ADFI a été interrogée sur 843 organisations“, explique la présidente de l’Association de défense de la famille et de l’individu du Nord - Pas-de-Calais - Picardie. Ces 800 mouvements n’ont bien sûr pas tous quelque chose à se reprocher. Car d’après Charline Delporte, le Nord - Pas-de-Calais et la Picardie accueilleraient à peu près 200 groupes à caractère sectaire. Christian Cabus, président du CCMM (Centre contre les manipulations mentales), lui, évoque des dossiers sur 280 groupes : “tous n’ont pas la même importance, mais ils existent“. Que ces mouvements soient effectivement installés dans la région ou qu’ils y aient tout simplement des ramifications.

Faut-il tout suspecter ?

Là encore, très difficile de répondre à cette question. Si les associations telles que l’ADFI ou le CCMM (Centre contre les manipulations mentales) conseillent d’être méfiants vis-à-vis des mouvements se réclamant du développement personnel, des nouvelles pratiques thérapeutiques, du coaching, etc., il ne faut pas non plus tomber dans la paranoïa. Au cours de notre enquête, nous avons assisté à une conférence de développement personnel et de prise de confiance en soi organisée par un organisme dit “suspect”. Le public : des chômeurs, des salariés, des chefs d’entreprises. Si quelques ficelles paraissent grossières et la formation coûte ensuite relativement cher, peut-on pour autant qualifier l’entreprise de “secte” ? A contrario, nous nous sommes rendus dans un salon régional grand public vantant les mérites du naturel. Au milieu de stands d’artisanat, de nourriture, etc. tout ce qu’il y a de plus classique, certains intervenants paraissaient, eux, au mieux loufoques, au pire manipulateurs : si faire du yoga de l’oeil peut prêter à sourire, affirmer que “la médecine conventionnelle tue” est déjà beaucoup plus dangereux.

La proximité de la Belgique est-elle dangereuse ?

Ce qui est pointé du doigt dans l’Hexagone ne l’est pas forcément de l’autre côté des frontières serait-on tenté de penser. Si la perception des minorités spirituelles est différente en Angleterre, la Belgique toute proche a un arsenal législatif similaire au système français, comme nous l’a confirmé Christophe Heroufosse, juriste bruxellois au CIAOSN, centre d’informations et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles. “Il n’y a pas de différences fondamentales entre les deux pays. D’ailleurs, un thérapeute qui était venu se réfugier chez nous il y a quelques années après des démêlés en France est vite reparti.” Et pas de différence non plus au niveau de la nature des mouvements sectaires qui peuvent officier en Belgique : “Montée des psychothérapies sauvages, développement personnel très limite et disparition ou affaiblissement des sectes historiques.

Le net change-t-il la donne ?

Tapez le mot “secte” dans un moteur de recherche. Des centaines et des centaines de réponses s’afficheront. Dont nombre d’entre-elles à prendre avec des pincettes. Car si internet démocratise l’information, il n’y a aucune possibilité de filtrer. Ainsi, les sites qui vous présenteront l’ADFI, le CCMM ou la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) comme des sectes sont à consulter avec toute la distance qui s’impose. Ces organismes, même si on peut parfois les taxer d’être hyper-actifs, ont pour principale mission d’analyser le phénomène des dérives sectaires et/ou de défendre les victimes. Dans le même esprit, les sites qualifiant de sectes n’importe quel mouvement sous prétexte de pratique inhabituelle sont aussi à manier avec précautions. Par ailleurs, la fameuse liste des sectes publiée en 1995 par les Parlementaires est visible partout sur le net. Rappelons que, si elle a un caractère informatif, elle n’a pas de valeur juridique. Tout le paradoxe…

Que faire lorsqu’un proche est embrigadé ?

On l’a vu dans les différents témoignages relatés, la victime d’un mouvement dit sectaire est souvent en situation de faiblesse avant de se faire embrigader. Les familles et proches sont souvent désemparés lorsqu’une telle chose arrive. Charline Delporte, présidente de l’ADFI, et Christian Cabus, son alter ego au CCMM, conseillent surtout de ne pas laisser tomber cette personne. Au contraire de garder le contact. Et de se rapprocher de leurs associations afin d’y trouver le soutien nécessaire car dans le monde des dérives sectaires, les victimes sont aussi les familles.

Quelques liens pour en savoir plus :

- L’ADFI Nord - Pas-de-Calais (Association de défense de la famille et de l’individu) : le site de l’association la plus connue dans la lutte contre les dérives sectaires.

- Le CCMM (Centre contre les manipulations mentales) : l’autre association luttant contre les dérives sectaires.

- La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) : le site de la Mission interministérielle avec le dernier rapport parlementaire de 2007

- Le CIAOSN (Centre d’informations et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles) : l’organisme chargé de lutter contre les dérives sectaires en Belgique

Puis étrangement ce qui suit:

- Le CAPLC (Coordination des associations pour la liberté de conscience) : ce site défend la liberté de croire et les minorités spirituelles. Il est fortement contesté par la MIVILUDES ainsi que par les associations reconnues d’utilité publique citées ci-dessus.

Pour consulter sur DailyNord les autres articles de leur dossier :

- Dérives sectaires, l’intro

- Dérives sectaires, la mutation

- Témoignages d’ex-adeptes

- Dérives sectaires : affaire de point de vue ?

- Des discours édifiants

- L’incompréhension des mouvements mis à l’index

Entretien avec Charline Delporte

Isabelle Dupont in Nord Eclair
Des sectes à Villeneuve d'Ascq ? L'affirmation peut surprendre, « des mouvements sectaires il y en a partout » , estime David Deshayes, chef du service prévention-médiation urbaine et qui coordonne le Contrat local de sécurité. « Certaines sont interdites en France, comme l'église de Scientologie, alors qu'elles sont légales en Belgique ».
Pour rappel, le Contrat local de sécurité (CLS) est un contrat établi par l'ensemble des acteurs concernés dans les champs de la prévention et de la sécurité, sur un territoire déterminé. Ces contrats ont été mis en place par la circulaire du 28 octobre 1997 et intègrent un ensemble d'acteurs dont l'objectif est de regrouper leurs efforts afin de lutter contre la délinquance par l'élaboration d'actions.


Dans le cadre de ce CLS, plusieurs types de cellules de veille ont été mis en place. Des cellules sectorielles tout d'abord, par conseil de quartier, qui réunissent police, bailleurs sociaux, éducation nationale... Moins connues, les cellules de veille thématiques comme par exemple dans les transports.

Ne pas cautionner des sectes
Celle qui concerne les mouvements sectaires a vu le jour en 2005 et depuis lors, se réunit de manière ponctuelle, une ou deux fois par an. Elle fédère les services municipaux, des élus et notamment Maryvonne Girard, adjointe à la sécurité, mais aussi bien sûr l'ADFI (Association de défense des familles et des individus), la police, les universités, le Crous...
« Nous sommes vigilants au niveau de la ville à ne pas cautionner, via le prêt de salles municipales ou l'octroi de subventions, des mouvements sectaires.
Nous vérifions que l'association qui nous sollicite est bien ce qu'elle prétend être », explique David Deshayes. « Ça nous est déjà arrivé à ce titre de refuser de prêter une salle. Cela, tout en respectant bien sûr le droit de chacun de croire en ce qu'il veut ».
Pas simple.
La cellule de veille a déjà été interpellée au sujet de personnes faisant du prosélytisme à l'entrée de centres commerciaux ou encore aux abords des facs.
Et avec près de 50 000 étudiants, nul doute que la ville peut constituer un morceau de choix pour les mouvements sectaires.

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