lundi 29 décembre 2008

Rapport INSERM évaluations psychothérapies

Evaluation psychothérapies


Rapport INSERM l'intégrale enfin, aprés sa surprenant disparition du site du Minsitère de la santé sur ordre du Ministre Douste Blazy (article de Le Monde sur cette affaire), il nous a été assez difficile de le récupérer, mais grâce à l'autorisation du service de presse de l'INSERM le voila pour vous.


Expertise collective Inserm.


Psychothérapie Trois approches évaluées

Pour consulter ou télécharger la totalité du rapport INSERM sur l'évaluation des psychothérapie en entier, cliquez ici

(Attention, il est long au téléchargement, mais la patience paye) :


Rapport INSERM
SOMMAIRE
Avant-propos
Analyse
Données générales sur l'évaluation de l'efficacité 1. Réflexion sur l'évaluation 2. Aspects méthodologiques de l'évaluation 3. Étapes historiques de l'évaluation
Approche psychodynamique 4. Présentation de l'approche psychodynamique (psychanalytique) 5. Aspects méthodologiques de l'approche psychodynamique 6. Études d'évaluation de l'approche psychodynamique
Approche cognitivo-comportementale
Approche systémique et de couple
Données sur les trois approches
Synthèse
Annexes



Ci-dessous le texte que vous trouverez sur le site de l'INSERM http://www.inserm.fr/ :


Dans le cadre du Plan santé mentale mis en place par le ministère de la Santé en 2001, la Direction générale de la santé (DGS) a sollicité l'Inserm pour réaliser une expertise collective à partir de la littérature internationale sur l'évaluation de différentes psychothérapies appliquées au soin des troubles mentaux.


Deux associations françaises, l'Union nationale des amis et familles de malades psychiques (UNAFAM) et la Fédération nationale des associations d'(ex)patients de psychiatrie (FNAP-Psy) se sont associées à la DGS dans cette démarche.


L'Inserm a réuni un groupe d'experts (psychiatres, psychologues, épidémiologistes et biostatisticiens) qui ont pris en considération trois approches psychothérapiques :
- l'approche psychodynamique (psychanalytique),

- l'approche cognitivo-comportementale,

- l'approche familiale et de couple.


Durant plus d'une année, les experts ont analysé environ 1 000 articles issus de la littérature scientifique internationale. Pour la première fois en France, une démarche d'évaluation concerne trois approches psychothérapiques utilisées dans le traitement des troubles mentaux, allant de la dépression et des troubles anxieux à la schizophrénie et l'autisme.


Les troubles pris en compte dans cette expertise sont :
Chez l'adulte : les troubles anxieux, les troubles de l'humeur, les schizophrénies, les troubles des comportements alimentaires, les troubles de la personnalité, l'alcoolodépendance.
Chez l'enfant et l'adolescent : l'autisme, l'hyperactivité, les troubles des conduites, les troubles des comportements alimentaires, les troubles de l'humeur, et les troubles anxieux.


Trois approches évaluées

L'approche psychodynamique (psychanalytique)
L'approche psychodynamique s'appuie sur la théorie psychanalytique incluant le transfert* . Née des travaux de Sigmund Freud, elle s'est récemment diversifiée dans sa pratique, avec de nombreuses variantes cliniques (psychanalyse, thérapie psychanalytique, thérapie brève psychodynamique, thérapie interpersonnelle psychodynamique…). Ces thérapies ont pour objectif des changements profonds et durables chez le patient. Elles cherchent à les susciter par l'utilisation du langage et font donc partie des thérapies dites verbales. Elles sont utilisées comme outil de (re)construction de la personne. Les psychothérapies psychanalytiques sont des traitements d'au moins un an, avec une ou plusieurs séance(s) par semaine, visant à des changements de la structure et de l'organisation psychique. Les psychothérapies psychodynamiques brèves, de 40 séances ou moins, sont plus souvent centrées sur un événement. Elles se sont essentiellement développées aux Etats-Unis et sont peu pratiquées actuellement en France. Chez l'enfant, l'application de la psychanalyse repose sur la valeur symbolique du jeu (dessins, jouets représentant des êtres humains, des animaux…). Le jeu est également un moyen pour l'enfant de se défendre des affects qu'il éprouve dans la situation thérapeutique. La formation des thérapeutes tient compte de la diversité des techniques. Elle comporte une analyse personnelle, la supervision de plusieurs cas et un enseignement théorique, rarement intégré dans un enseignement universitaire en France. Elle s'adresse à des personnes ayant déjà une formation universitaire et clinique et s'étale sur 5 à 8 ans.
*le transfert désigne le fait qu'une personne se met à actualiser (projeter dans le présent) sur une autre personne, des désirs ou des situations inconscients, liés à son propre passé.


L'approche cognitivo-comportementale
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) se sont appuyées tout d'abord sur les théories de l'apprentissage. Elles ont ensuite pris pour référence les théories cognitives du fonctionnement psychologique, et en particulier le modèle du traitement de l'information. L'étape préalable est l'analyse des relations entre les " comportements-problèmes ", les pensées, les émotions et l'environnement social et physique. Le thérapeute adapte ensuite au patient les différentes techniques relatives aux théories de cette approche. La relation thérapeutique se fonde sur " l'ici et maintenant ", la sélection avec le patient de problèmes concrets à résoudre et une démarche thérapeutique établie en commun. Deux principes sont appliqués pour favoriser la réussite de cette démarche : la segmentation de la difficulté, en classant les étapes à affronter, et la valorisation des comportements positifs du patient par le thérapeute. Les TCC se pratiquent sur une base de 10 à 25 séances dont la durée varie selon les troubles de 45 minutes à 3 heures. De nombreuses techniques de TCC ont été adaptées à l'adolescent et l'enfant, selon l'âge et avec le soutien de manuels spécifiques.
Les TCC se sont développées en France à partir des années 1970 grâce à des associations privées qui assurent une formation initiale et continue sous la forme d'ateliers et de congrès. Cette formation est destinée aux psychiatres, médecins généralistes, psychologues, infirmiers spécialisés en psychiatrie et certaines professions paramédicales. Depuis quelques années, des diplômes universitaires valident un enseignement théorique de trois ans. Cette formation est complétée par la supervision de plusieurs cas et la réalisation d'un mémoire.


L'approche familiale ou de couple


Dans l'approche familiale, la famille est considérée comme une collectivité de personnes présentant des schèmes comportementaux, émotionnels et cognitifs qui peuvent être perturbés par l'existence de troubles mentaux de l'un de ses membres. Les perturbations observées au sein de la famille sont toujours considérées comme secondaires à la maladie, et non pas comme à l'origine du trouble. Les thérapies familiales ou de couple peuvent s'appuyer sur plusieurs principes : psychodynamique, écosystémique, comportementaux et cognitifs, … Elle intègre diverses techniques dont la psycho-éducation, tant familiale que conjugale : les thérapeutes informent la famille des caractéristiques de la maladie, de son évolution, de son traitement et des attitudes adaptatives à adopter face aux perturbations liées à la maladie. Les thérapies familiales se sont développées en France dans les années 1970. Les consultations sont ponctuelles ou répétées. Elles réunissent au moins deux personnes faisant partie du contexte de vie d'un ou plusieurs patients. Le thérapeute privilégie l'objectivation des symptômes, des conduites et des émotions, le partage des expériences de vie, ou l'élargissement des réseaux familiaux. Dans certaines thérapies de type cognitivo-comportementale, il s'agit d'élaborer des formes de rencontres (individu, couple, famille, …) ajustées à chaque objectif à traiter. Dans d'autres thérapies de type écosystémique, il s'agit de co-création entre les membres de la famille et le thérapeute, qui ne peuvent se réduire à des programmes préalablement formatés. Les thérapeutes souhaitant être membre titulaire de la Société française de thérapie familiale doivent justifier de 4 années de formation théorique (200 heures par an) et de pratique en thérapie familiale ou de couple. Cette formation est ouverte aux psychiatres, médecins généralistes, infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux et éducateurs spécialisés. Certaines universités proposent des modules d'enseignement de thérapie familiale en fin de cursus d'études en psychiatrie ou psychologie clinique.


Peut-on évaluer les psychothérapies et comment ?
Le groupe d'experts réunis par l'Inserm s'est interrogé sur la pertinence de l'évaluation des psychothérapies à travers trois questions :
- quelle est la définition de la population de patients à traiter ?

- comment mesurer l'efficacité de la thérapeutique ?

- comment prouver cette efficacité ?


La définition des " patients à traiter " n'est pas toujours consensuelle et peut parfois entraver l'exploitation clinique des résultats. Cependant, dans la littérature scientifique que les experts ont analysée, les patients à traiter répondent le plus souvent aux troubles définis par la classification internationale des maladies, troubles mentaux et troubles du comportement (CIM-10) qui présente une grande similitude avec la classification américaine DSM (DSM-IV). Cette segmentation des troubles, indispensable pour avoir une vue d'ensemble, ne signifie pas pour autant que l'on ignore que chaque patient peut ressentir des souffrances non catégorisables. En psychothérapie, les mesures de l'efficacité d'une thérapie portent souvent sur des caractéristiques subjectives. Même pour des caractéristiques subjectives, on peut recourir à un système numérique permettant de quantifier une amélioration clinique (à partir de questionnaires ou d'échelles). Il est vrai que la validité de ces mesures est plus facile à démontrer si ces dernières ont été adaptées à la psychothérapie étudiée. Le critère d'évaluation le plus souvent utilisé dans la littérature analysée concerne l'amélioration des symptômes dans le cadre d'un trouble. De manière moins fréquente, les études ont parfois évalué l'amélioration de la qualité de vie et de l'adaptation sociale du patient. Si évaluer l'efficacité d'une psychothérapie à partir de l'amélioration d'un symptôme ne constitue qu'un élément limité d'appréciation, cependant le symptôme est un élément incontournable de l'état de santé mentale des patients. Dans le domaine de l'évaluation des thérapeutiques, se pose aussi la question de la singularité du couple patient/soignant. La reproductibilité des études est ainsi affaiblie par rapport aux études dans le domaine de la physique, de la chimie ou de la biologie. L'avancée des connaissances en thérapeutique prouve néanmoins qu'une évaluation scientifique est possible. L'évaluation de l'efficacité d'une thérapeutique s'appuie sur les résultats des études randomisées (tirage au sort) contrôlées* . Les études randomisées contrôlées peuvent être rassemblées dans des méta-analyses (cf. encadré) ou dans des revues systématiques. Pour apprécier la qualité méthodologique des publications, les experts ont noté les méta-analyses sur 7 critères de qualité et les études contrôlées sur 10 critères de qualité (cf. tableau).
* Ces études comparent un groupe traité à un groupe comparatif. La méta-analyse est une approche quantitative de la revue de la littérature qui permet d'estimer, par le calcul d'une taille d'effet, la magnitude de l'effet obtenu chez le " sujet traité " par rapport au " sujet contrôle ". Le principe repose donc sur l'idée que l'ensemble des études représente une quantité d'informations en liaison avec l'objectif de la recherche, chaque étude y apportant sa contribution. On prend alors pour hypothèse, que l'ensemble des études est un échantillon de toutes les études possibles.
L'efficacité de chacune des trois approches vis-à-vis des troubles a été évaluée par les experts selon deux niveaux de preuves.
- La preuve d'efficacité est établie lorsque l'on retrouve une ou plusieurs méta-analyses ou lorsque des études contrôlées randomisées sont convergentes et de forte puissance statistique. - La présomption d'efficacité est établie lorsqu'on retrouve une ou plusieurs méta-analyses ou études contrôlées randomisées pouvant se contredire et nécessiter confirmation.


Critères d'évaluation des études contrôlées
Les critères d'évaluation Les notations / 10
1 Symptômes clairement définis 0 - 0,5 - 1

2 Mesures validées 0 - 0,5 - 1

3 Évaluateur indépendant et aveugle 0 - 0,5 - 1

4 Évaluateur entraîné et fiable 0 - 0,5 - 1

5 Traitement présenté dans un manuel 0 - 0,5 - 1

6 Randomisation 0 - 0,5 - 1

7 Fidélité au traitement 0 - 0,5 - 1

8 Pas d'autre traitement concomitant 0 - 0,5 - 1

9 Mesures et entretiens d'évaluation multimodaux 0 - 0,5 - 1

10 Durée du traitement optimale 0 - 0,5 - 1


Critères d'évaluation des méta-analyses
Les critères de qualité Les notations / 7
1 Inclusion de tous les essais de qualité sur le sujet 0 - 0,5 - 1

2 Critères de jugement clairement définis 0 - 0,5 - 1

3 Utilisation de méthodes statistiques adéquates 0 - 0,5 - 1

4 Prise en compte de la puissance statistique 0 - 0,5 - 1

5 Comparaison des tailles d'effet 0 - 0,5 - 1

6 Test de l'homogénéité des études 0 - 0,5 - 1

7 Estimation des études non publiées 0 - 0,5 - 1


Efficacité des trois approches par pathologie
Pour les personnes atteintes de schizophrénie en phase aiguë ou hospitalisées sous antipsychotiques, les données de la littérature ont mis en évidence :
- une efficacité des thérapies familiales sur le taux de rechute à deux ans ;

- une efficacité modérée et à court terme des thérapies cognitives ;

- pas d'efficacité des thérapies psychodynamiques.


Pour les patients schizophrènes stabilisés, suivis en ambulatoire et traités par médicament, une efficacité est établie pour l'approche cognitivo-comportementale par l'acquisition d'habiletés sociales et une meilleure gestion des émotions. La thérapie familiale est également efficace sur le taux de rechute à deux ans. Les comparaisons directes entre les approches permettent d'établir une efficacité supérieure de l'approche psycho-éducative familiale et des thérapies cognitivo-comportementales.


Pour le trouble bipolaire (maniaco-dépressif), appartenant aux troubles de l'humeur, les données disponibles montrent une efficacité de l'approche psycho-éducative conjugale associée à un traitement médicamenteux. Cette efficacité est mise en évidence sur le fonctionnement global, l'observance du traitement et la survenue des rechutes uniquement maniaques.


Pour les troubles dépressifs majeurs chez des patients hospitalisés sous antidépresseurs, les TCC sont efficaces. Les études contrôlées comparant approches psychodynamique et cognitivo-comportementale concluent à la supériorité de la seconde. La psycho-éducation familiale a un effet à court terme sur le fonctionnement global des patients et les thérapies psychodynamiques un effet sur l'adaptation sociale et la durée d'hospitalisation des patients. Pour des troubles dépressifs d'intensité moyenne ou légère traités en ambulatoire, les thérapies cognitives sont plus efficaces que les traitements antidépresseurs. Les thérapies psychodynamiques n'ont pas montré une efficacité équivalente à celles des TCC.


Les thérapies cognitivo-comportementales ont été largement étudiées dans les troubles anxieux. Leur efficacité est la mieux établie en association ou non au traitement médicamenteux dans le trouble panique et dans le trouble anxieux généralisé. Elles sont également efficaces dans l'état de stress post-traumatique, dans les troubles obsessionnels compulsifs, dans les phobies sociales et diverses phobies spécifiques. D'après une étude contrôlée, les thérapies psychodynamiques brèves sont efficaces dans le traitement du trouble panique en association avec un antidépresseur pour prévenir les rechutes. Elles pourraient être également efficaces dans l'état de stress post-traumatique, et n'ont pas été étudiées dans d'autres troubles anxieux.


Dans les troubles des comportements alimentaires, les travaux montrent que plusieurs thérapies sont efficaces. Les résultats des études comparatives ne permettent pas de tirer une conclusion générale sur la supériorité d'une approche sur une autre. Dans la boulimie, les thérapies cognitivo-comportementales, associées ou non à la pharmacothérapie, ont montré leur efficacité. Dans l'anorexie mentale, les thérapies familiales ont fait preuve d'efficacité jusqu'à 5 ans de suivi, mais seulement chez des patientes pour lesquelles l'anorexie a débuté avant l'âge de 19 ans et ayant moins de 3 ans d'évolution de leur trouble. L'approche cognitivo-comportementale n'a pas montré d'efficacité sur les symptômes mais une présomption d'efficacité peut être évoquée pour la prévention des rechutes.


Parmi les troubles de la personnalité, la personnalité borderline a été la plus étudiée et les thérapies psychodynamiques ont montré leur efficacité, de 18 mois à 4 ans de suivi. Les thérapies cognitivo-comportementales ont également montré leur efficacité à 1 an de suivi. Pour la personnalité antisociale, une étude a montré que les thérapies psychodynamiques et les thérapies cognitivo-comportementales sont efficaces à 7 mois de suivi, lorsque les sujets sont également déprimés.
Dans la dépendance à l'alcool, l'efficacité des thérapies familiales et des thérapies cognitivo-comportementales reste encore à confirmer. Les thérapies psychodynamiques n'ont pas été étudiées dans cette indication.


Concernant les enfants et les adolescents, les seules études disponibles relatives aux thérapies psychodynamiques ont été menées de manière rétrospective et sans comparaison avec un groupe témoin. Elles ne permettent donc pas de conclure sur leur efficacité.
Dans les cas de troubles envahissants du développement et en particulier de l'autisme, des programmes éducatifs et comportementaux intensifs dispensés par les parents ou menés dans des centres spécialisés ont montré leur efficacité s'ils sont administrés à un stade précoce. Ils conduisent à une amélioration du quotient intellectuel, des performances scolaires et des conduites sociales.

Différentes techniques de TCC ont été testées dans les troubles anxieux de l'enfant. Une présomption d'efficacité peut être évoquée pour plusieurs types de troubles anxieux (anxiété de séparation, hyperanxiété, trouble obsessionnel compulsif, phobie scolaire et peurs). Une étude montre que la participation des parents comme " co-thérapeutes " conforte l'efficacité de ces thérapies cognitivo-comportementales.
Concernant les troubles dépressifs d'intensité modérée, il existe une présomption d'efficacité des TCC. Dans ce cas, la participation des parents au traitement ne semble pas améliorer les résultats.
Pour l'hyperactivité, les thérapies familiales sont efficaces sous forme de traitement combiné incluant médicaments et prise en charge intensive avec une formation comportementale des parents.
Pour les troubles des conduites, les thérapies familiales combinant le traitement par l'apprentissage parental (apprendre les bons comportements à l'enfant) et l'entraînement de l'enfant à la résolution de ses problèmes sont plus efficaces qu'un seul des deux traitements. Il est important de souligner que dans toutes les études analysées par cette expertise, il n'a pas été relevé d'apparition de nouveaux symptômes venant se substituer à court ou long terme à ceux pris en charge par la thérapie, quels que soient la thérapie ou le trouble examinés.
Les conclusions qui découlent de l'analyse et de la synthèse des études d'évaluation répertoriées dans la littérature constituent un éclairage utile aux professionnels et aux usagers. Si la relation singulière entre une personne en souffrance et un thérapeute reste un élément déterminant dans le choix et la conduite d'une thérapie, l'information des usagers et la formation des thérapeutes doivent se faire en relation avec les preuves scientifiques disponibles, elles sont deux points majeurs pour améliorer l'offre de soin et le travail en réseau des différents acteurs de santé.


Qu'est-ce que l'expertise collective?
L'Expertise Collective Inserm a pour objectif de faire le point, dans un domaine précis, sur l'ensemble des connaissances scientifiques et médicales à partir de l''analyse de la littérature scientifique internationale.Pour répondre à la question posée, l'Inserm réunit un groupe pluridisciplinaire composé de scientifiques et de médecins. Ces experts rassemblent, analysent les publications scientifiques et en font une synthèse.Des «lignes forces» sont dégagées et des recommandations élaborées afin d'aider le commanditaire de l'expertise dans sa prise de décision.


Qui a réalisé cette expertise?
- Les experts
Olivier Canceil, service hospitalo-universitaire de santé mentale et thérapeutique, secteur 75G14, Centre hospitalier Saint-Anne, Paris

Jean Cottraux, unité de traitement de l'anxiété, Hôpital neurologique

Pierre Wertheimer, centre hospitalier universitaire de Lyon

Bruno Falissard, laboratoire «innovation méthodologique en santé mentale», Université Paris XI, AP-HP, Villejuif

Martine Flament, institut de recherche en santé mentale de l'Université d'Ottawa, Canada

Jacques Miermont, fédération de services en thérapie familiale, centre hospitalier spécialiséPaul Guiraud, Villejuif

Joel Swendsen, laboratoire de psychologie clinique et psychopathologie, institut universitaire de France, Université Victor Ségalen, Bordeaux 2

Mardjane Teherani, service de psychiatrie, centre Hospitalier universitaire Xavier Bichat-Claude Bernard Paris

Jean-Michel Thurin, psychiatre, Paris


La coordination scientifique
Centre d'expertise collective de l'Inserm, Paris, sous la responsabilité de Jeanne Etiemble


Contact presse Inserm

Céline Goupil

tél.: 01 44 23 60 73

fax.: 01 45 70 76 81



Éditions Inserm, ISBN 2-85598-831-4, 568 pages, Février 2004


Vous pouvez vous adresser :

• à votre libraire habituel

• au distributeur LAVOISIER

14 rue de Provigny

94236 Cachan cedex

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Renseignements : Editions Inserm

101 rue de Tolbiac

75654 Paris cedex 13

Tél. : 01 44 23 60 78/82

Fax:01 44 23 60 69






Agenda
8 janv. 2009Les sciences humaines comme moteur de la culture, de la ville et des dynamiques socialesDépression d’infériorité, dépression d’infertilité ?, SPP
9 janv. 2009Travail psychique et processus créateur, CRPPC
13 janv. 2009Guerre de la psychanalyse, Emile Jalley, conférence-débat
14 janv. 2009Pour une clinique borroméenne, ALIDu féminin à la folie : figurations brésiliennes de l'Autre, cartel franco-brésilien de psychanalyse
17 janv. 2009La décision entre médecine et psychanalyse : enjeux contemporainsDes groupes pour les enfants, les adolescents et leur famille, Journées scientifiques annuelles de la SFPPGLes objets de la mémoire, ALI
21 janv. 2009Dépression chez l’adolescent(e), conférence SPP
24 janv. 2009Séminaire d'Hiver 2009 ... Ou pire, ALI
26 janv. 2009Psychiatrie : qui va payer l’addiction ?, Colloque UNCPSY
27 janv. 2009Secondes Assises de la psychiatrie médico-socialeAutismes : à tous âges, quelles institutions ? Leurs places dans le médico-social aujourd'hui?, assises Assoc Scientifique de psychiatrie institutionnelleLe féminisme élémentaire ou du lien corps/psyché, conférence GREPSY
31 janv. 2009Nouveaux conflits, nouvelles pratiques ?, colloque SPP
5 févr. 2009Nouvelles identités familiales - nouveaux mythes - nouveaux rituels, congrès Fédér Eurp Psychothérapie psychanalytique
7 févr. 2009Croire à l'épreuve du doute, 4ème groupe
21 févr. 2009Thème : Psychiatrie, psychanalyse, psychothérapies. Quel avenir pour les traitements de l’âme ? , Journée Soc inter hist psychiatrie, psychanalyse, SIUEERPP, Carnetpsy
28 févr. 2009Soin & dialectique institutionnelle, 23e journée de psychothérapie institutionnelle, La Borde
11 mars 2009Surfaces et cancer
12 mars 2009Psychodrame et dépressions, conf SPP
14 mars 2009Psychanalystes et travailleurs sociaux en institution, ALI

jeudi 13 novembre 2008

«Camino» : l’Opus Dei crucifié

Tumeur. L’Espagnol Javier Fesser fait scandale en s’en prenant à l’organisation catholique.

Quotidien Libération culture, 12 novembre 2008

De leur correspondant à Madrid François Musseau

«Jamais le thème de l’Opus Dei n’avait été traité au cinéma de façon aussi nette et aussi réelle.»

Cet éloge de la critique Maria Martinez Diaz explique pourquoi les responsables de la Obra (nom donné à cette puissante organisation catholique née en Espagne en 1928) s’arrachent les cheveux. «Ce film est une frivolité», «il déforme la réalité», enragent-ils. Le film en question, Camino, sorti en salles à la mi-octobre en Espagne, emporte pourtant les faveurs de la critique - même s’il n’a rien gagné au festival de Saint-Sébastien - et du public, caracolant en tête du box-office parmi les productions nationales.


Calvaire. Le sujet même du long métrage garantissait la polémique : Camino est une adorable fillette qui, tout en découvrant l’amour pour un garçon, apprend qu’elle est atteinte d’une tumeur cancéreuse logée sur une vertèbre. Sa famille, dévouée à l’Opus Dei, l’accompagne dans son calvaire, animée, jusqu’à sa mort, d’une sinistre euphorie : la fillette aurait été appelée par Dieu, et ses parents (surtout sa mère, dépeinte comme une fanatique) y voient un «sublime cadeau divin».


Après avoir adapté à l’écran un hit de la BD espagnol (Mortadelo y Filemón), le cinéaste Javier Fesser, 44 ans, s’est très largement inspiré de l’histoire réelle d’Alexia González-Barros, connue de la plupart des Espagnols. En 1985, au bout d’une agonie de dix mois, cette Madrilène de 14 ans succombe à un cancer. Fille de membres de l’Opus Dei, cadette de sept frères, élevée dans un collège religieux, elle est finalement transférée dans un hôpital de Pampelune géré par la Obra. Face à la douleur et les épreuves au bloc opératoire, l’adolescente aurait montré un courage hors du commun. On veut alors en faire une sainte. Sa béatification est aujourd’hui en cours.


Javier Fesser s’empare de cette figure mythique pour galvaniser la force vitale de Camino et la richesse de son imagination - les scènes à l’hôpital alternent avec des visions fantastiques où un ange la terrorise. Ce faisant, le cinéaste fustige son entourage : une sœur «numéraire» (célibataire de l’Opus) qui l’ignore, une mère se réjouissant qu’elle soit happée par les desseins divins, et des prêtres de l’Opus voulant hâter sa mort pour s’assurer de la «sainteté» de la petite. Le réalisateur assure que le film n’est pas une biographie, et intègre des «éléments d’autres histoires semblables». Mais le film se terminant par une dédicace à Alexia González-Barros, la famille de la défunte estime que Javier Fesser l’a trompée. Et s’indigne d’une des scènes finales où, face au lit d’hôpital, peu après la mort de Camino, prêtres et parents applaudissent en chœur.


Morbide. «Ce qui gêne le plus dans mon travail, c’est qu’il n’y ait pas un seul détail du film qui ne reflète pas la réalité de l’Opus Dei», se défend Fesser. Rien n’y manque en effet : le goût pour la mortification (il faut marcher avec des pierres dans les souliers), le rejet de l’amusement (la pièce de théâtre dans laquelle s’épanouit Camino), le mépris pour l’amour humain (la mère éloigne le garçon dont sa fille est amoureuse), un penchant pour le morbide (les curés de l’Opus autour de la malade), etc.


C’est, au fond, l’objectif du cinéaste : tout en célébrant le monde imaginaire de la jeune condamnée, Javier Fesser dépeint avec minutie le fanatisme d’une secte religieuse. Alors que Camino est sur le point de rendre l’âme, sa sœur lui lance : «Comme je t’envie ! Tu vas rejoindre Dieu !» Et Camino, respirant à peine, du tac au tac : «Tu veux que je prie pour que tu meures aussi ?»



lundi 3 novembre 2008

Le PDG de Skyrock condamné à un an de prison ferme pour corruption de mineure

Actualisé le 1er Juin 2012
Le Réseau Parental Europe ne s'intéresse pas à la vie sexuelle du PDG de Skyrock, qui fait l'objet de poursuites judiciaires depuis plusieurs années.
Son avocat demande que toute publication sur son client soit retirée de nos sites et blogs. Ce que nous avons fait.

mercredi 8 octobre 2008

L'indigence de la justice française une nouvelle fois pointée du doigt


Courtoisie de Wikinews:

Sources Reuters et agences, le 8 octobre 2008.


– « Rien de nouveau sous le soleil » disait l'Écclésiaste. Tel est le cas de la Justice française. Un nouveau rapport publié par le Conseil de l'Europe classant la France au 35ème rang européen sur 43 en termes de dépenses pour ce poste. Cette étude est publiée tout juste deux ans après le précédent rapport, lequel pointait du doigt les mêmes faiblesses. A la Commission européenne, le CEPEJ s'étonne de l'inefficacité de la justice française.


Selon l'agence Reuters « Avec 0,19% de sa richesse nationale (PIB) consacré à la justice en 2006, la France se retrouve selon ce rapport derrière l'Arménie, Andorre, la Moldavie, la Roumanie et la Russie ». L'auteur de la dépêche ajoute : « Paris est au 35ème rang sur 43 pour le nombre de juges par habitants, au 42ème pour le nombre de procureurs, au 39ème rang pour les effectifs de personnels de justice ». La suppression de 256 juridictions en France relève aussi d'une tendance similaire dans 25 autres pays européens.


Ce constat a provoqué la réaction immédiate de la Garde des Sceaux Rachida Dati, qui dénonce que « L'étude compare des systèmes qui ne sont pas comparables ».


Le syndicat de la magistrature relève : « Ce rapport est très révélateur d'une situation qu'on dénonce, avec un système exsangue, qui le sera encore plus avec la réforme de la carte judiciaire, dont le but caché est de faire des économies d'échelle ».


Voir aussi la grogne magistrale dans l'article du SM




Strasbourg, 08.10.2008 –


La Commission du Conseil de l’Europe pour l’efficacité de la justice (CEPEJ) vient de rendre public son 2e rapport d’évaluation des systèmes judiciaires européens lors d’une conférence de presse à Paris.


Le rapport comprend des données pour 45 Etats européens (*), permettant ainsi au Conseil de l’Europe de disposer d'une véritable photographie de la justice en Europe. La CEPEJ a essayé d'en tirer quelques premières grandes tendances européennes et des conclusions relatives à l'application des principes fondamentaux et des normes européennes dans le domaine de la justice.


Le rapport offre des tableaux comparatifs et des commentaires pertinents dans des domaines essentiels tels : les dépenses publiques consacrées au système judiciaire, le système d’aide judiciaire, l’organisation des juridictions, les personnels judiciaires, les durées de procédures, les notaires.



Pour plus d’information sur la Commission européenne pour l’efficacité de la justice
Contact Presse : Henriette Girard, Attachée de Presse, Division de la Presse,
Tél. +33 3 88 41 21 41 ; Mobile +33 6 75 65 03 39 ;
henriette.girard@coe.int
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(*) Sur les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, seul le Liechtenstein n’a pas fourni de données pour le présent rapport. Celles de Saint-Marin ont été transmises trop tardivement.



La France a été condamnée 21 fois cette année pour non respect des droits de l'homme.

dimanche 5 octobre 2008

Ne pas vendre la peau de l'ours


Un « Nounours » minaudé par une épouse en direction de son conjoint permet d’apprécier l’importance que revêt le plantigrade dans notre quotidien.
En se tournant vers le « Nounours » en question on peut se trouver face à un individu qui rappelle ce frêle esquif qu’un simple zéphyr pourrait emporter ou au contraire se voir confronté à une espèce de brute, taillée à la hache, susceptible d’effrayer un ours, un vrai. Cette qualification indicible témoigne de l’influence de l’animal dans le subconscient collectif. Il est vrai que nous sommes entourés par des ours depuis nos premiers pas. En feutre, en mohair ou en nylon la bête est présente, depuis plus d’un siècle, dans la plupart des chaumières qui , d’Amérique ou d’Allemagne, se disputent la paternité de la peluche. Du coffre à jouets ou du lit de jeune fille « Nounours » passe dans la chambre à coucher et finit souvent, assis sur l’arrière train, au beau milieu du lit conjugal. Blanc ou marron, avec sa bouche cousue, ses yeux en boutons de bottines plusieurs fois raccommodés, ses coutures sur le ventre et au cou, il trône et confirme à d’éventuels protagonistes qu’il convient de ne pas ouvrir les hostilités ou à l’inverse de profiter de la couche. Il décide des ébats et débats et fait autorité. Il sait qu’il peut être pris à témoin ou qu’on peut même lui demander conseil comme à l’époque où on lui parlait des premières amours. Merci d’essuyer vos larmes. Cet inconscient collectif à l’égard de l’ours est savamment entretenu par une multitude d’intervenants mercantiles. Il y eut le fameux « Bonsoir les enfants » entouré de Pimprenelle et Nicolas (C’était déjà un prénom célèbre dans les années 70) puis « Paddington » avec son chapeau et sa valise qui ont assuré les relations publiques de ce petit monde enchanté. Un arbre de Noël se doit d’être présenté avec son ours. D’une façon ou d’une autre, ils nous accompagnent partout. Et maintenant il y a les ours des Pyrénées qui, malheureux, n’ont pas de chance. S’agit-il encore de bêtes ? Difficile de répondre à cette question envers des animaux de la nature – c’est politiquement plus correct que de les dénommer « bêtes sauvages, » non ? – qui sont suivis à la trace, équipés d’une puce électronique dans l’abdomen et d’un collier pour le radio guidage. Pour répondre aux appels que pourraient leur lancer des promeneurs, désireux de faire copain-copain, ils ont même un prénom. Un parrain et une marraine viennent compléter la panoplie. Pourquoi ne pas prévoir aussi une fête pour leur mariage avec invitations des personnalités aux copulations ? Moi, je serais à la place des ours, je commencerais à en avoir assez qu’on ne me laisse pas rouler ma bosse. Heureusement, les ours ne sont pas fous, à la différence du chevreuil qui a récemment tenu en haleine toute une contrée, par ses frasques et attaques répétées envers ses voisins, les humains. Certes, ce ne doit pas être agréable de se retrouver avec un trou de balle dans le pied, comme ce « pauvre Balou », mais tout de même, est-ce que nous n’en avons pas un peu trop fait ? S’il y a lieu de défendre la faune en général et les ours en particulier, fallait-il pour autant ameuter le pays tout entier, reportage télé à la clé ? Il me semble que l’on a dépassé les limites de la décence. L’ours blessé n’a pu être localisé qu’après plusieurs semaines de recherches… ce qui paraît normal compte tenu du raffut qui se déroulait sur son territoire. L’animal n’a sûrement eu qu’une seule envie, celle de se tirer, en tous cas de se terrer, quitte à souffrir en silence. Vingt cinq personnes aux trousses dont deux vétérinaires et la presse qui en fait une affaire d’Etat, lui ont fait croire que le temps où l’on en voulait à sa graisse était revenu. Dés que la nouvelle fut divulguée par le chasseur qui s’est immédiatement rendu à la gendarmerie, « le tranquille village de Prades prend aussitôt des allures de place forte. Les voitures de gendarmerie investissent l'unique rue, la mairie est ouverte, un cordon de sécurité empêche les curieux de se rendre sur la piste qui mène au « lieu du crime », le préfet, Jean-François Valette arrive sur place, le ballet des voitures entre office de la chasse, office de la forêt et comité de suivi est incessant… » (La Dépêche du 8 Septembre 2008). Et si l’on parlait aussi de « lieu du crime » pour tous ces enfants qui meurent de faim dans le monde ? Sans compter qu’indépendamment de la blessure il y a sûrement un pretium doloris sur lequel personne ne s’est encore penché à ce jour. Pourquoi ne pas prévoir une pension d’invalidité ? Il y a aussi cette vexation suprême : le « tir d’instinct » de ce chasseur qui l’a confondu avec un vulgaire sanglier… Moi, un cochon ? dit-il partout. Balou ne se remet pas de cette humiliation. L’affaire en témoigne, l’ours habite au plus profond d’un certain nombre d’entre nous et ce ne sont pas les financiers qui pourront dire le contraire. Spécialisés dans la spéculation virtuelle ou pas, les hommes de finance sont, aujourd’hui plus que jamais, confrontés au dicton qui conseille utilement de, « Ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué »
(Pour Ligne de crédit N° 409 du 01/10/2008) Gérard Gorrias

Réaction :

(02/10/2008 - 13:58)
Bonjour, C'est un très très bel article. L'ancien dessinateur des peluches géantes de l'usine Nounours à côté de Vaison la Romaine, Benoît, s'était sérieusement penché sur ces questions relatives aux insconscients collectifs. Nous mêmes dans notre association, posons la question de fond que vous ne manquez pas de raviver : Et si l’on parlait aussi de « lieu du crime » pour tous ces enfants qui meurent de faim dans le monde ? Nous permettez vous de reprendre votre article dans un de nos blogs ou forums pour développer une réflexion, car sont traités de bêtes sauvages, sous les termes "pervers manipulateurs narcissiques", les milliers de pères coupés de leurs enfants dans les ruptures et divorces, et de "sorcières", les non moins nombreuses mères monoparentalisées qui se "débarassent du chien en disant qu'il a la rage". Centre PEM Mediation

mercredi 1 octobre 2008

Georges Fenech - “500.000 concitoyens touchés par le phénomène”


Propos recueillis par Sandrine Briclot, pour France Soir le mercredi 1 octobre 2008 à 04:00


C’est aujourd’hui que Georges Fenech, qui préside la mission interministérielle, prend les rênes de la Miviludes, l’observatoire anti-sectes. Une mission taillée sur mesure pour un magistrat averti des dérives sectaires.Créée en 2002, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) est chargée d’observer et de détecter le phénomène sectaire mais également de lutter contre les risques avérés.


A sa tête depuis ce matin, un homme réputé pour sa fermeté face à ce qu’il considère comme « un vrai problème » en France. Magistrat, ex-député UMP et ancien président de la commission d’enquête sur les sectes et les mineurs, l’homme est même la bête noire des mouvements sectaires depuis qu’il a instruit et requis dans plusieurs affaires mettant en cause certains de leurs responsables. Missionné en avril dernier par François Fillon, Georges Fenech a remis cet été au gouvernement un rapport sur « la justice face aux dérives sectaires ». Un texte qui laisse augurer de l’action qu’il mènera à la Miviludes : renforcement de la surveillance et de la prévention et — c’est nouveau — création de cellules d’interventions.


Il nous explique.


FRANCE-SOIR. Avec votre nomination à la présidence de la Miviludes, les sectes deviennent « un vrai problème »… C’est un message ?


GEORGES FENECH. Il faut balayer toute interrogation sur la volonté du gouvernement de prendre le problème au sérieux. Il y a une vraie préoccupation des pouvoirs publics au sujet des sectes.

Ma nomination à la tête de cette mission, de par mon parcours professionnel en tant que magistrat et parlementaire très préoccupé par cette question, prouve cette volonté de non seulement maintenir la vigilance et la lutte dans le domaine sectaire mais également de la renforcer. Comme vous le savez, j’ai remis cet été au Premier ministre un rapport où je formule douze préconisations pour lutter plus efficacement contre les dérives sectaires. Oui, c’est un message.


Quel sera votre premier chantier ?


Il sera de proposer au Premier ministre un renforcement de la Miviludes tant dans son domaine d’action que dans son statut. Nous faisons un gros travail de formation et de surveillance mais il nous manque une cellule d’intervention dans un domaine purement opérationnel. On pourrait créer des sections qui pourraient être appelées en renfort sur le terrain par les forces de l’ordre. Nous l’avons déjà expérimenté dans le cadre d’une affaire dans le Calvados qui s’est soldée par deux mises en examen. Il faut comprendre que lorsqu’on intervient dans une communauté, on tombe sur des individus qui n’ont plus aucun repère. On pourrait aussi imaginer des structures d’accueil qui réaliseraient un suivi psychologique des adeptes.


Le nombre de sectes est-il en évolution ?


Le phénomène sectaire est un phénomène mouvant, fluctuant. Vous avez des sectes qui apparaissent, d’autres qui disparaissent, certaines qui changent de nom… Ce sont des organisations en perpétuel mouvement, d’où l’intérêt pour la Miviludes de suivre ces évolutions comme, par exemple aujourd’hui, la montée inquiétante des mouvements dits sataniques, qui touchent plus particulièrement les jeunes.


On peut considérer que si le phénomène n’est pas en expansion, il n’est pas non plus en régression.


Le volume des organisations sectaires tournent autour de 200 mouvements. Et, selon l’enquête que j’ai menée en tant que député, qu’il y a entre 60 et 80.000 enfants touchés par ce phénomène et que, probablement, dans l’ensemble du pays, environ 500.000 de nos concitoyens sont concernés.


Aujourd’hui les sectes ont-elles un nouveau visage ?


Il y a le problème de l’enseignement à domicile et des formations professionnelles (NDLR : lire ci-aprés). Nous observons également quelques techniques employées par certains psychothérapeutes mal intentionnés, comme celle des faux souvenirs induits. Cela consiste à faire revenir à la mémoire de la personne des souvenirs enfouis qui sont… faux. On la persuade qu’elle a été victime d’attouchement ou d’inceste pendant son enfance par exemple. Cela abouti parfois à des catastrophes familiales et des plaintes. La réglementation existe, elle a été votée, nous attendons son décret d’application. En attendant, ces professions sont très lucratives ! On voit même certains médecins se faire radier du conseil de l’ordre pour exercer ces médecines parallèles !


Le dernier rapport de la Miviludes évoque « les actions de lobbying effrénées » des mouvements sectaires. Comment se traduisent-elles ?


Il y a différentes manières pour des organisations à caractère sectaire de faire du prosélytisme ouvertement ou sous différents masques. Certaines s’abritent derrière de nobles causes pour avancer leurs pions. On le constate notamment dans le domaine de l’humanitaire où de grandes organisations se déplacent sur des lieux de catastrophes naturelles, d’épidémies ou de révoltes de banlieues. On ne peut pas non plus exclure le phénomène de l’entrisme. L’infiltration dans les lieux de pouvoir politiques, économiques, industriels, ça existe !

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L’enseignement à domicile sous surveillance


Chaque parent a le droit d’être le précepteur de son enfant et de ne pas l’envoyer à l’école, comme le stipule la loi Jules Ferry de 1882. « C’est une liberté fondamentale qu’il n’est pas question de remettre en cause, explique Georges Fenech, mais on se rend compte qu’à travers cette liberté, des parents vivant en communauté enferment socialement leurs enfants. » Et le nouveau président de la Miviludes de rappeler une loi votée en mars dernier et passée inaperçue : « Ce texte dit qu’au-delà de deux familles qui se regroupent pour enseigner à leurs enfants, il faut faire une déclaration d’ouverture d’école même hors contrat car c’est une école de fait. » L’occasion pour les acteurs anti-sectes d’exercer une surveillance sur ce nouveau type d’établissement scolaire familial, car « qui dit déclaration d’ouverture d’école dit contrôle plus approfondi et plus régulier de l’Education nationale et du ministère de la Santé », prévient Georges Fenech.

Edition France Soir du mercredi 1 octobre 2008 n°19916 page 6

jeudi 25 septembre 2008

Les droits de l'enfant en milieu sectaire: Mythe ou réalité?

Conférence publique du SoDRUS par Me Carolle Tremblay

Carolle Tremblay est avocate, membre du Barreau de Montréal. Elle œuvre en pratique privée depuis 1989 exclusivement dans le domaine du droit de la famille.

Au cours des dix dernières années, elle a agit dans des litiges impliquant une problématique sectaire et participé à plusieurs activités médiatiques et entrevues sur des questions reliées.

Depuis 2002, Carolle Tremblay est présidente d’Info-Secte. Depuis ses débuts en 1980, Info-Secte est un organisme sans but lucratif qui aide les gens préoccupés par les sectes, les nouveaux mouvements religieux et les phénomènes liés à ce domaine. À titre de présidente, Me Tremblay a représenté Info-Secte au niveau international, notamment à titre de collaboratrice ou de conférencière invitée par l’International Cultic Studies Association lors des congrès tenus à Madrid (2004), à Denver (2005) et à Bruxelles (2006).

À l'aspect anecdotique et véridique, Me Tremblay a retenu 3 expériences ou causes dans lesquelles des groupes sectaires ont été impliqués.Les droits de l'enfant en milieu sectaire: mythe ou réalité?

1. Mes parents se séparent: le groupe sectaire, ma nouvelle famille (anecdote et résumé des faits)

a) pourquoi adhérer à un groupe?
b) le meilleur intérêt de l'enfant et ses droits
c) la préparation d'un interrogatoire

d) le respect et le farfelu - apprendre un nouveau langage: celui du groupe

e) le rôle des experts en matière de garde

f) l'État et la protection des enfant
2. L'inaccessibilité à la justice: David contre Goliath - résumé anecdotique des faits

a) l'absence de ressources - une constante chez les ex-membres

b) les séquelles laissées par l'expérience sectaire et la crédibilité des victimes: le droit n'est pas une garantie de justice
c) quand Goliath s'en prend à l'avocat
d) le rôle de l'avocat et du syndic

3. Comment se faire du bien sans faire mal: la liberté de conscience et de religions et ses limites

a) en matière d'éducation
b) en matière de soins de santé
c) la Loi sur la protection de la jeunesse

d) harcèlement et droit criminel

Bienvenue à tous!
Lorraine Derocher
Professionnelle de recherche
819 821-8000, poste 62676
Groupe de recherche
Société, Droit et Religions de l'Université de Sherbrooke

jeudi 11 septembre 2008

Sectes : dénonciation calomnieuse ou non ?

Comme s'il le fallait encore démontrer la complexité de la protection de l'Enfant face aux manipulations sectaires et instrumantalisations de l'appareil judiciaire:

Deux articles sur le procés ubuesque pour dénonciation calomnieuse à l'encontre d'un universitaire qui a voulu protéger des enfants de l'influence d'une pseudo thérapie considérée comme sectaire par les institutions en charge.

Correspondance de presse dans les tribunaux bretons par Hervé Chambonnière pour le Télégramme de Brest Jean-Yves MANAC'H pour le quotidien Ouest France, paru le 11 septembre 2008.

Sectes : dénonciation calomnieuse ou non ?
Le professeur de psychopathologie avait attiré l'attention du procureur sur certaines techniques lui paraissant dangereuses pour les enfants.

Houssine Jobeir, 53 ans, maître de conférence à l'Université de Bretagne occidentale à Brest, où il enseigne la psychopathologie, et par ailleurs psychologue clinicien, comparaissait jeudi devant le tribunal correctionnel, devant lequel il était poursuivi pour dénonciation calomnieuse par un médecin psychiatre et une de ses consoeurs spécialisée dans la psychologie du développement.

L'origine de cette affaire, qui aura fait l'objet d'une instruction de plus de trois ans, remonte à 2004. Un médecin récemment recruté dans un centre de rééducation fonctionnelle des Côtes-d'Armor qui accueille de jeunes adultes handicapés, est surpris par certaines techniques utilisées par certains soignants, en particulier la « communication facilitée » censée permettre à des personnes n'ayant pas même la parole de s'exprimer. Il apprend que certains praticiens prétendent faire s'exprimer ainsi des embryons, des foetus et même des personnes décédées.

Conscience et éthique

Il s'en ouvre au téléphone à Houssine Jobeir, qui lui conseille de dénoncer ces pratiques auprès des autorités. L'ordre national des médecins est alerté, la Miviludes (mission interministérielle de vigilance dans la lutte contre les dérives sectaires) et d'autres associations. Aucune réponse. Il décide alors de recontacter M. Jobeir, qui accepte de l'accompagner dans sa démarche et se documente sur ces pratiques et sur l'emprise de certaines sectes, en particulier Ivi (pour Invitation à la vie, une secte guérisseuse et pseudo-catholique qui prétend soigner grâce à la prière).
Houssine Jobeir finit par écrire au procureur de la République de Quimper pour l'alerter sur ces dérives et ces pratiques qui lui paraissent « dangereuses pour mes concitoyens et en particulier les enfants. » Ce que confirme le médecin des Côtes-d'Armor : « Il a agi pour des raisons de conscience et d'éthique. Comme moi, qui avais été le témoin des ravages de cette méthode sur les enfants. »

« Il n'a fait que son devoir »

Des méthodes relevant du charlatanisme, a-t-il même déclaré plus tard lors d'un colloque organisé à l'UBO. À l'audience, Le Dr Jobeir se défend d'avoir affirmé à un quelconque moment que les deux plaignants faisaient ou non partie d'une secte. « Je n'ai pas dénoncé x ou y mais des pratiques qui me paraissaient dangereuses. »
Il admet qu'il reprochait au psychiatre de profiter de ses fonctions de dirigeant d'un centre d'étude, d'information et de recherche sur l'autisme pour diffuser auprès d'un public non averti une fiche technique sur cette technique et d'avoir introduit, avec l'aide de l'autre plaignante les « lieux d'arrêt d'agir », qui constituent selon lui « Un état de faiblesse de personnes vulnérables. »
Pour les avocats des parties civiles comme pour le ministère public, l'infraction est caractérisée. Le procureur requiert à l'encontre du Dr Jobeir une amende de 10 000 € assortie pour moitié ou les deux tiers, du sursis. Pour l'avocat de la défense, qui estime « choquant qu'il n'ait jamais bénéficié du doute », le Dr Jobeir n'a accompli que son devoir de citoyen.

Le délibéré sera rendu le jeudi 30 octobre prochain.


Jean-Yves Manac'h pour Ouest France
Des professeurs de l’UBO qui se jettent des accusations au visage, une secte guérisseuse, des pratiques charlatanesques... Le tribunal correctionnel de Quimper jugeait, hier, une ubuesque affaire de dénonciation calomnieuse.
C’est une lettre adressée au procureur de la République de Quimper et aux directeurs de la Ddass et de la Santé publique qui a mis le feu aux poudres, en mai 2004. Un professeur du département de psychologie de l’UBO y dénonce l’implantation de la « secte guérisseuse » Invitation à la vie intense (IVI) au sein de l’université brestoise et dans différents établissements médicaux ou hospitaliers du Finistère. Dans cette lettre, pêle-mêle, sont aussi signalées une « pratique douteuse et dangereuse », la Communication facilitée, et un projet thérapeutique décrié, « Lieu d’agir » ou « Arrêt d’agir ».
Gendarmes RG et DST !
L’auteur du courrier va plus loin et désigne, sans les nommer, trois médecins et/ou universitaires facilement identifiables... qui finissent par apprendre l’existence du courrier. Deux d’entre eux portent plainte. Quatre ans plus tard, l’affaire arrive devant le tribunal correctionnel de Quimper. Les deux universitaires et praticiens dénoncés font-ils partie d’une quelconque secte ? Pas moins de quatre services différents ont mené chacun leur enquête : gendarmerie, inspection générale de l’Éducation nationale, RG et même la DST ! Toutes ont conclu par la négative. « Il s’agirait d’une histoire de "haine recuite", de rivalités entre universitaires », avancent deux enquêtes.

« J’ai les noms ! »

Hier, à la barre, le professeur a renouvelé ses accusations. « J’ai les noms d’une centaine de médecins, psychiatres, universitaires, dont certains travaillent encore dans des structures médicales ou hospitalières de la région brestoise, et qui appartiennent à IVI. Mais je n’ai jamais accusé ceux qui m’accusent aujourd’hui de dénonciation calomnieuse d’en faire partie !
Ce sont eux qui m’accusent à tort ! »
Tout juste le prévenu reconnaît-il des « maladresses » dans l’écriture de la lettre de dénonciation. « C’était mon devoir de citoyen et de médecin. Je l’ai fait dans le seul but de préserver la santé d’enfants déjà fragiles », assure-t-il sur le ton de la sincérité. Un autre médecin a signalé les mêmes dérives, dans les Côtes-d’Armor. « Mais lui n’a pas été poursuivi », fait observer M e Coroller-Bequet, l’avocat du prévenu. Le médecin en question, lui, n’a dénoncé personne en particulier.
Spiritisme et quartier de haute sécurité...
« Les faits de dénonciation calomnieuse sont incontestables. Le délit est très clairement constitué », martèlent M e s Fillion et Omez, les avocats des deux universitaires-praticiens. Le ministère public acquiesce. Et requiert 10.000 € d’amende, dont la moitié ou les deux-tiers avec sursis. L’avocat du prévenu fait une tout autre lecture de la lettre attaquée. « Mon client n’a jamais accusé ses deux collègues d’appartenir à IVI, mais d’avoir apporté leur soutien aux deux autres pratiques décriées. L’une n’est, ni plus ni moins, qu’une sorte de spiritisme qui tend à faire parler des enfants lourdement handicapés, privés de l’usage de la parole, des fœtus ou même des morts ! L’autre a été dénoncée par l’ONU comme étant comparable au traitement enduré par un détenu en quartier de haute sécurité ! Mon client n’a fait que son devoir ! »
Délibéré le 30 octobre.

Hervé Chambonnière pour le Télégramme.com

dimanche 7 septembre 2008

La suite du reportage sur les enfants abusés

5/7 LES SECTES ENFANTS SOUS EMPRISE
Vidéo envoyée par Réseau Parental France

Beaucoup d'enfants de TJ, devenus ados, deviendraient satanistes à force de s'être entendu rabâché que tout ce qui n'était pas TJ était satan... (selon le commentaire de familles affectées et spécialistes impartiaux et honnêtes)

La vérité judiciaire face aux dérives sectaires:

"Ce ne sera jamais jugé"... Les Parents disent que ce n'est pas nouveau, d'ailleurs tous coïncident, un jour ou l'autre l'évidence leur ait apparue: c'est récurrent, ce "fonctionnement" que les journalistes qualifient erronément "dysfonctionnement".

L'appareil judiciare serait-il sectarisant? Complaisances à l'égard des dérives sectaires, Michel Monroy avait écrit justement que les notables étaient bien complaisants à l'égard des dérives sectaires, oui c'est sûr -cf article de France Soir du 14 janvier 2005 "les sectes sont partout" par Philippe Bouvier -, alors y aurait-il parfois de la complicité de mise en péril de mineurs? Nous ne sommes pas qui pour juger, au RPE, beaucoup de parents en sont convaincus. Il serait urgent, comme le proposait M. Jean-Pierre Brard en 2005 à Saint-Priest, que les Députés puissent obtenir une commission d'enquête sur l'état d'infiltration de nos institutions et administrations. En effet, nombre de français se demandent combien de fonctionnaires, de magistrats et de serviteurs de l'appareil judiciaire sont membres ou sympathisants de communautés ou thérapies sectaires?

Les sectes, des enfants sous emprise -Canal+


4/7 LES SECTES DES ENFANT SOUS EMPRISE
Vidéo envoyée par looocki

La réalité de la lutte contre les influences sectaires et la parentalité discriminée?

M. Roulet dit dans ce reportage "depuis qqs années les enfants sont devenus des cibles pour les mouvements sectaires" Tiens donc c'est récent? Etonnant, alors comment se fait-il qu'il y ait des cas d'enfants touchés depuis des années?

La MIVILUDES est bien sympathique de recevoir les lobbies pro sectaires (comme dit la MIVILUDES dans son rapport 2006) tel que le CICNS sectes.net . Les parents affectés et notre association attendent toujours de vous rencontrer M. Roulet ainsi que M. Fenech afin de contribuer à votre rapport.

Les RG efficaces? comme le souligne le reportage, ça se saurait... merci pour le témoignage. Pourquoi les RG envoient-ils toute information sur le phénomène sectaire directement au Cabinet de la Présidence de la République, selon des associations de terrain, est-ce dans ses prérogatives?

Quant aux témoins de geotrouvtout, c'est bien d'en repraler encore une fois, car ils commettent nombres de tortures et maltraitances psychiques, physiques et morales sur les enfants, selon les associations spécialisées TJ et la MIVILUDES, mais bon rappellons qu'il y a plus de 172 organisations repérées et prés de 300 non encore listées.

Merci Monsieur Stéphane Haussy , le Réseau Parental Europe salue votre reportage, car vous avez passé des heures à téléphoner aux parents affectés.

Il faut croire que la parentalité responsable n'est vraiment pas logée à la même enseigne que les frères et soeurs associatifs "spécialisés dans la lutte contre les sectes", comme disent les journalistes, avec qui d'ailleurs, il est difficle de travailler dans l'intérêt réel de l'Enfant.

vendredi 11 juillet 2008

Médecines du Monde dans le magazine de la santé

Dans le cadre du programme "le magazine de la Santé" sur la Cinquième (sur les réseaux câblés, satellite et TNT en France+DOM-TOM, Belgique, Luxembourg, Andorre, Monaco et Suisse) en juillet 2008 était proposé une série de dossiers sur les médecines du Monde: chine, ayurvéda, chamane, hypnose...
Avec le sérieux et l'intégrité que l'on reconnait aujourd'hui partout à cette émission médicale, ce sont des dossiers qui ne manqueront certainement pas de vous intéresser.
Vous trouverez aussi sur la toile les vidéos correspondantes, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir transmettre les liens dans les réoponses à cet article, merci, le RPE



La médecine tibétaine est vieille de plus de 2 500 ans. Elle se pratique essentiellement au Tibet, au nord de l'Inde et au Népal. Au fil des siècles, elle s'est inspirée des principes médicaux ayurvédiques, grecs, persans et chinois.

Comme dans la plupart de ses consœurs traditionnelles, la médecine tibétaine envisage l'homme comme un tout, où le corps et l'esprit interagissent étroitement.

Elle est aussi liée à la tradition bouddhiste, selon laquelle toute maladie résulte de "trois poisons" de l'esprit : le désir excessif, la haine et l'ignorance.

Il existe même un bouddha de la médecine. Son corps de couleur bleue indique qu'il est une émanation du pouvoir de guérison. Dans une main, il tient un myrobolan, l'un des fruits les plus efficaces de la pharmacopée, selon la tradition tibétaine. Dans l'autre main, un bol d'aumône renferme trois nectars : l'un soigne les maladies, l'autre prévient du vieillissement et le dernier illumine l'esprit.

La fonction de ce bouddha est de délivrer les êtres vivants des maladies physiques et mentales en leur accordant des bénédictions.

Les cérémonies, les rituels et les remèdes étaient historiquement prodigués par des moines-médecins formés dans les monastères. Mais dés 762 fut créée la première école de médecine tibétaine. Cette école appuyait son enseignement sur les quatre tantras de médecine. Ils constituent la plus ancienne encyclopédie de médecine tibétaine. Ils répertorient plus de 1 600 maladies, décrivent les méthodes de soins, qui utilisent jusqu'à deux mille types de plantes et une cinquantaine de minéraux. Aujourd'hui, ces tantras sont la base de cette médecine traditionnelle.

C'est dans le nord de l'Inde, à Dharamsala, que sont formés les médecins tibétains. Après son exil, le quatorzième dalaï-lama a fondé un nouvel institut de médecine et d'astrologie tibétaines pour leur permettre de survivre à l'invasion chinoise du Tibet.

Pour finir, sachez que la médecine tibétaine est particulièrement reconnue dans le traitement des maladies chroniques tels rhumatismes, arthrite, ulcères, problèmes chroniques de digestion, asthme, eczéma et problèmes de foie.

Il y a aussi des dossiers qui peuvent répondre à vos questions sur les thérapies dites douces ou alternatives ou bien aussi des problèmes de société:

par exemple

Les Jeux vidéo

Violents, abrutissants, sources d'inactivité physique et de renfermement sur soi... les jeux vidéo ont mauvaise réputation. La réalité virtuelle peut-elle avoir de bons côtés ? Une question d'importance, puisque aujourd'hui, trois foyers sur dix sont équipés d'une console de jeux et que la France compte environ 15 millions de "mordus" des jeux vidéo...

Première idée reçue : lorsqu'ils jouent, vos enfants vous paraissent vautrés devant leur écran d'ordinateur. Vous avez l'impression qu'ils sont totalement passifs. Détrompez-vous ! Des recherches ont en effet prouvé qu'une pratique modérée des jeux virtuels pouvait développer un certain nombre de compétences, comme une acuité visuelle aiguë, une bonne représentation de l'espace en trois dimensions ou encore la capacité de faire plusieurs choses en même temps.

Les jeux vidéo peuvent donc avoir du bon, à condition de savoir éteindre son ordinateur. Car une pratique excessive de cette activité peut parfois conduire à une dépendance, que certains comparent à celles de l'alcool ou des jeux d'argent. Heureusement, aujourd'hui, cette nouvelle forme d'addiction reste encore très exceptionnelle.

Les plus susceptibles d'engendrer cette dépendance sont les jeux en réseau massivement multi-joueurs, qui ne s'arrêtent jamais, comme le World of Warcraft.

Pour éviter ce genre de dérives, les parents doivent s'intéresser aux jeux de leurs enfants. C'est déjà un moyen de surveiller la nature de ces jeux. Il faut aussi qu'ils imposent des règles. Par exemple, pour un enfant de 3 ou 4 ans, une limitation à une demi heure de jeu par jour semble la bonne mesure.

Lorsqu'ils pratiquent raisonnablement, les enfants peuvent en tirer certains bénéfices. Ils peuvent même apprendre en jouant. Ils doivent observer leur environnement, construire des hypothèses, résoudre des énigmes... C'est de la logique, exactement comme pendant les cours de maths à l'école.

Donc, si votre enfant fait un blocage à l'école, peut-être suffirait-il de lui faire comprendre que s'il est excellent dans les jeux vidéo, il peut très bien réussir aussi en maths. Au-delà de ces blocages, les jeux peuvent même être utilisés par certains psychanalystes pour faire face à des difficultés plus importantes comme les troubles du comportement, l'autisme, l'hyperactivité...

Ainsi, les jeux vidéo ne sont pas forcément diaboliques... Ils peuvent également avoir des vertus pédagogiques, et même thérapeutiques. A condition, bien sûr, de ne pas dépasser les doses prescrites. En France, l'image des jeux vidéo commence tout juste à changer et l'idée de leur donner une place à l'école ou dans certains services hospitaliers fait doucement son chemin.

vendredi 20 juin 2008

Mise en garde contre l'ingérence de Doulas dans les naissances ?


'Académie nationale de médecine s'inquiète de l'émergence des "doulas". Alors que ces "accompagnantes de la naissance", sortes de "coachs" de la femme enceinte, ne seraient qu'une centaine en France, les membres de l'Académie émettent de fortes réserves sur cette "nouvelle profession" dans un rapport présenté lundi 16 juin. Selon eux, "l'immixtion de personnes insuffisamment formées dans le déroulement de la grossesse et de l'accouchement peut représenter un danger".

Apparues il y a une trentaine d'années aux Etats-Unis, les doulas sont, depuis 2003, regroupées dans plusieurs petites associations en France. Ni sages-femmes ni médecins, ces femmes proposent aux parents un accompagnement non médical (et payant) du début de la grossesse jusqu'aux suites de couches. Elles se proposent de les soutenir moralement et physiquement (par des exercices de relaxation, des massages, une préparation à la gestion de la douleur, etc.), de servir de lien avec le personnel médical et d'établir un "projet de naissance".

Pour notre part, au Réseau Parental France, conjointement avec toutes les associations de soutien à la parentalité, nous avions clairement pris position, lors des assises de Plaintel -22- en 2006, pour la reconnaissance et mise en place d'une véritable d'une " Préparation Parentale Infantile " PPI permettant dde mieux protéger l'Enfant et la parentalité.


Rapport de l'Académie de médecine du 10 juin 2008:



Rapports et communiqués
Rapport adopté le 10 juin 2008
Les Doulas : profession émergente ?

RAPPORT de l'Académie de médecine au nom de la Commission X (Maternité - Enfance – Adolescence)

Les Doulas : une profession émergente ?
Roger HENRION*

Le terme « Doula » est le féminin de « Doulo » qui signifie, en grec ancien, esclave, connotation péjorative que certains préfèrent traduire par « servante». Bien qu'il y ait des différences notables entre diverses associations, dont la plus ancienne tient à la dénomination d'« Accompagnante de la naissance », nous utiliserons, par commodité, le terme générique de « Doula ».


Il désigne des femmes qui proposent aux futurs parents un accompagnement non médical, du début de la grossesse au post-partum, en complément du suivi médical normal, pour répondre aux questions et aux angoisses maternelles et paternelles.


Leur connaissance du sujet est essentiellement empirique, fondée le plus souvent sur une expérience personnelle de la grossesse, de l'accouchement et de l'allaitement, alliée à une formation théorique onéreuse et une formation pratique très limitée.


L'historique


Cette « nouvelle profession » est apparue, sous cette dénomination, il y a une trentaine d'années aux Etats-Unis. En 1980, des pédiatres américains Sosa, Kennel, Klaus et coll. (1) menant une étude randomisée chez des primipares Guatémaltèques en bonne santé montrent l'importance d'une présence et d'un soutien continus d'une femme à une autre pendant le travail, ce qui est confirmé par une autre étude de Klaus, Kennel, Robertson en 1986 (2) également au Guatemala, à vrai dire dans des circonstances particulières, les femmes étant livrées à elles-mêmes, dans une grande promiscuité. L'étude est reproduite aux Etats-Unis, en 1991, par les mêmes Kennel, Klaus, Mc Grath et coll. (3) dans une unité d'obstétrique à forte activité accueillant une grande proportion de femmes non anglophones et originaires de milieux défavorisés. Les accompagnatrices étaient des femmes bilingues, sans autre expérience que leur propre accouchement et une formation de trois semaines.
D'autres études donnent des résultats semblables. Les auteurs notent, lorsque les femmes sont accompagnées au cours de l'accouchement, une diminution de la durée du travail, du recours à une perfusion d'ocytocine, d'une médication contre la douleur, d'extractions instrumentales, d'accouchements par césarienne, ainsi qu'une diminution des transferts de l'enfant en unité de soins intensifs. En outre, on aurait noté une réduction du nombre des dépressions du post-partum.
Cependant, la situation outre-atlantique où le métier de sages-femmes n'existe pas est très différente de celle de la France où les sages-femmes ont un rôle capital dans la périnatalité.



En 1992, l'association Doulas Of North America « DONA » est fondée aux Etats-Unis, sur ce principe, organisation rebaptisée « DONA International » (4) en raison de la progression du nombre des membres et de leur origine. On y distingue, ce qui diffère de la France, les « Birth doulas » qui accompagnent le couple avant et pendant la naissance et les « Post Partum doulas ». « DONA international » fut à l'origine d'autres associations aux Etats-Unis, au Canada, puis dans d'autres pays, dont des pays européens : Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Finlande, Danemark, Suède. En Europe, où on comptabiliserait un peu plus de 1000 « Doulas » en exercice et près de mille en apprentissage, les différentes associations sont en passe de créer une association européenne : les « Doulas d'Europe ».


Les Associations en France


Les « Doulas » sont apparues en France en 2003. Elles sont plus ou moins regroupées au sein de plusieurs petites associations.


L'association des « Accompagnantes à la naissance » (ALNA) (5), la plus ancienne, a été créée en 2003, par une jeune femme formée en Angleterre. Son siège est à Lyon. C'est la seule formation qui donnerait le droit de porter le titre d'Accompagnante à la naissance, nom déposé à l'Institut National de la Propriété Industrielle. Sa particularité est de faire une distinction entre Accompagnante à la naissance et « Doula ». Pour l'association ALNA, une accompagnante à la naissance doit impérativement être une femme ayant accouché et ayant allaité son enfant ce qui n'est pas obligatoire pour d'autres associations. Cette association a rédigé « un code de déontologie » qui pose clairement l'obligation du respect dû aux professionnels de la naissance : médecins, sages-femmes, auxiliaires de puériculture.


L'association « Doulas de France » (6) dont le siège est à Paris, a été créée en 2006. Les « Doulas » recensées dans l'annuaire de l'association s'engagent à respecter « une charte ». L'accompagnement qu'elles proposent, qui peut durer jusqu'à plusieurs mois après l'accouchement, ne peut également se faire sans suivi médical. La charte insiste sur la neutralité que doit observer la « Doula » qui ne devrait pas influencer le choix des parents.


Une troisième association « A.Strada » (7) siège à Aubagne et se prénomme « Accompagnante en périnatalité ». Sans parler des accompagnantes formées au Canada par l'école « Mère et Monde » (8) et des « Doulas » qui prolifèrent à titre personnel.

En résumé, bien qu'il existe quelques différences entre elles, l'objectif de ces associations et leur mode d'exercice sont similaires. Toutes, qu'elles aient un code de déontologie ou une charte, s'engagent théoriquement à ne pas empiéter sur le domaine médical et à respecter neutralité et secret professionnel.


La formation des « doulas »


Les organismes de formation sont nombreux et les programmes variés. Tous comportent habituellement une partie théorique et une partie pratique.


- La formation de l'association « Doulas » de France est donnée par un institut créé indépendamment de l'association (9). Il propose une formation « complète » se déroulant en 25 jours répartis sur 6 semaines, à Paris en semaine, à Montpellier en week-end. Il est prévu également une formation « par modules » séparés, venant compléter d'autres formations déjà effectuées par ailleurs.


- La formation de l'association ALNA, se répartit en 6 modules de 3 jours. Elle est complétée par la rédaction d'un mémoire et se termine par une certification avant toute formation pratique. Le coût de cette formation serait de 1250 euros.


- La formation de l'institut en Altérité Maternelle Appliquée (AMA) (10), créée en 2004, élaborée par un médecin homéopathe de Toulouse, s'organise en 11 modules de 2 jours, et se termine par un examen. Le prix de cette formation serait de 2530 euros.


- Le Centre de Formation des Accompagnantes Périnatales (CeFAP)(11) qui soutient l'association A Strada, à Aubagne, propose une formation qui se répartit en 4 modules de 5 jours, et se termine également par un examen. Le coût de cette formation est de 2600 euros.


- L'école Mère et Monde, fondée en 2003, en provenance du Québec, organise des cours magistraux d'une durée de 55 heures répartis sur 7 jours. Le coût de cette formation est de 2530 euros.


D'autres formations existent en France. Celle proposée par le docteur Michel Odent (12) se limite à trois jours ; celle du docteur Max Ploquin appelée « Les rencontres de Châteauroux » à deux stages d'un week-end chacun. Des formations existent aussi dans d'autres pays Européens : Angleterre (Nurturing Birth) (13), Suisse, Allemagne.


Dans l'ensemble, les programmes comportent des notions sur l'anatomie, la physiologie de la grossesse et de l'accouchement, l'allaitement, l'alimentation de la femme enceinte et du nourrisson, la place du père, le deuil et le handicap, les relations humaines. On trouve aussi, dans certains programmes, des notions de comptabilité, de droit et de communication professionnelle.


Les formations sont assurées par des sages-femmes libérales et des « Doulas » confirmées, mais également, selon l'organisme formateur, par des consultantes en lactation, en deuil périnatal, des naturopathes, des ostéopathes, des spécialistes de la question du père, des animatrices de portage en écharpe, des consultants en communication commerciale !


Des formations complémentaires (6) sont proposées : approche thérapeutique hypnonatale, chant prénatal, haptonomie, centre de maternologie clinique, école du massage du Bien Etre ou encore école Ballon Forme (14), technique qui arrive d'outre-atlantique. Il est prévu, en outre, des forums de discussion, ateliers de travail, conférences, journées découvertes et autres, dont on peut penser que l'inscription n'est pas gratuite.


La partie pratique comporte idéalement un stage auprès d'une sage-femme libérale et deux ou trois accompagnements de femmes enceintes et d'accouchements en solo. Une validation ou certification clôt le cycle des études. La composition du jury accordant cette validation est disparate, voire surprenante : sage-femme, mais aussi père de famille, consultant en ressources humaines, accompagnante expérimentée. Une remise à niveau est souhaitée tous les trois ans environ.

En résumé, on est étonné de l'importance du contenu des programmes, proche de celui des élèves sages-femmes pour des personnes dont le rôle prétend se limiter à une présence rassurante et à un soutien moral. On peut aussi s'étonner de la nature variée et parfois insolite de ce qui est enseigné, de la qualité très discutable des intervenants et des membres des jurys d'examen, de l'absence de tout contrôle, du coût de l'enseignement, de la brièveté et de l'insuffisance de l'expérience pratique.

Leur objectif

Les « Doulas » s'engagent à assurer une continuité et une disponibilité dans le soutien des femmes tout au long de la grossesse, de l'accouchement et des suites de couches. Elles entendent informer, accompagner, soutenir moralement et physiquement les couples, leur permettre de s'épanouir en fonction de leur choix et de leurs décisions, et servir de lien avec le personnel médical. Elles proposent également un soutien physique à la femme comportant : exercices de relaxation, massages, chants, positions, respiration pour l'aider à réduire les perceptions douloureuses pendant le travail. Elles rencontrent les parents plusieurs fois au cours de la grossesse, lors de visites à domicile ou en cabinet, mais le nombre de visites est variable. Les « Doulas » sont théoriquement joignables à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit durant toute la durée de l'accompagnement, disponibles pendant l'accouchement et rendent plusieurs visites dans les suites de couches.

Leur objectif se rapproche donc à la fois de l'accompagnement familial traditionnel, du travail classique de la sage-femme libérale et de l'obstétricien en clientèle privée. Il se rapproche surtout du rôle tenu par les sages-femmes libérales qui, avant l'apparition de l'analgésie péridurale, préparaient à l'accouchement psychoprophylactique, dit sans douleur, dont le nombre a diminué mais qui n'ont pas disparu. Leur activité consiste en effet à assister les parturientes par tous moyens reconnus, non médicamenteux, destinés à leur procurer confort physique et moral et à les préparer à l'accouchement auquel elles assistent.

« Un projet de naissance » est établi avec les parents qui sera présenté à la sage-femme ou à l'obstétricien lors de la grossesse et ajouté au dossier lorsqu'un accord est conclu. Dans ce projet sont discutés les modalités des différentes étapes de l'accouchement : travail, naissance, soins à l'enfant, à la mère, délivrance, accueil du nouveau-né, présence d'autres personnes à l'accouchement, entre autres. Ce projet repose sur le concept que la femme a le droit d'être informée du déroulement de son accouchement et d'énoncer ses souhaits, ce qui est strictement normal, mais aussi le droit de participer à la prise de décision des différentes interventions faites sur elle ou son enfant, voire de les refuser, ce qui l'est beaucoup moins. Il est cependant précisé que ce texte n'a pas de valeur légale mais a une valeur morale.

Les « Doulas » établissent un document tenant lieu de contrat. Les services rendus peuvent être bénévoles, mais le plus souvent ils sont payants et l'aspect mercantile ne peut être exclu. La rémunération serait personnalisée. Les 5 à 10 visites réparties sur la grossesse et les suites de couches qu'elles proposent sont facturées de 40 à 70 euros la visite, la présence à l'accouchement de 250 à 400 euros en moyenne. D'autres « Doulas » préfèrent travailler au forfait, forfait qui s'élève de 400 à 700 euros pour l'ensemble des prestations. L'association ALNA propose, à la suite du premier entretien gratuit, un forfait de 300 euros pour l'accouchement auquel s'ajoutent au moins trois entretiens prénataux et une visite postnatale, facturés 40 euros par entretien, soit un minimum de 420 euros. Cette rémunération leur donne une sorte de légitimité. Les meilleurs résultats seraient obtenus lorsque la « Doula » est engagée de façon privée par les parents, rémunérée par eux et est indépendante de l'institution médicale. Ces actes ne sont pas remboursés par la sécurité sociale et ne sont pris en compte par aucun organisme. A titre de comparaison, le forfait pour le suivi du travail, l'accouchement, les suites de couches, le suivi de la mère et du nouveau-né pendant douze jours, sont remboursés 305 euros par la Caisse Primaire d'Assurance Maladie à la sage-femme libérale.

En résumé, les « Doulas » revendiquent la création d'un statut spécifique d'aide à la personne, hors cadre médical ou para médical, hors bénévolat, avec une formation et une pratique reconnues par le Ministère du Travail, des relations sociales et de la solidarité, tout en gardant contact avec le ministère de la santé et en recevant une formation très médicale, d'ou une véritable ambiguïté.

Les raisons de leur apparition

L'évolution de la société fait que les femmes sont plus souvent isolées ou se sentent plus souvent isolées qu'autrefois. Peu à peu a diminué, du fait des circonstances de la vie moderne, le soutien spontané qu'apportaient les mères, les sœurs, voire les maris, et d'une façon plus générale, la famille et les amis, au cours de la grossesse et de l'accouchement. Le tissu familial est fragilisé. Nombre de familles sont éclatées. Les familles monoparentales, décomposées et recomposées, sont de plus en plus fréquentes. Les mères, sœurs et amies, travaillent plus souvent qu'autrefois et sont moins disponibles. L'isolement peut aussi être géographique ; les femmes arrivant dans une région où elles ne connaissent personne. Dans d'autres cas, ce sont des primipares, parfois fragiles et angoissées à l'idée d'être mères, ou des multipares ayant eu une expérience malheureuse, qui recherchent un soutien moral, une aide psychologique supplémentaire.

L'évolution de l'individu donne une place de plus en plus importante aux prestations visant au développement de la personne, de son bien-être, de son épanouissement qui sont en constante progression. L'engouement actuel pour le « coaching » et la floraison d'ouvrages qui s'y rattachent symbolisent parfaitement cette tendance. De même, la féminisation du travail a conduit à développer l'aide à domicile.

L'offre des soins en périnatalité s'est modifiée sous l'influence des progrès médicaux, de la nécessaire maîtrise économique des soins de santé, de la législation du travail, de la « judiciarisation ». La fermeture des petites maternités et la concentration des accouchements sur des centres mieux équipés, pour des raisons de sécurité, ont abouti à un éloignement des structures de soins qui n'est pas toujours compatible avec les possibilités de se déplacer de la femme enceinte, qu'elle soit sans moyen de locomotion ou soumise à des contraintes financières ou de temps. Le médecin généraliste n'a pas toujours reçu la formation suffisante pour combler cet éloignement. Le renfort en personnel, nécessaire dans les centres à la suite de cette concentration, n'a pas toujours suivi, loin s'en faut.

D'autre part, les progrès réalisés dans la surveillance du fœtus, la possibilité de diriger le travail, la réanimation du nouveau-né, ont abouti à une médicalisation considérée comme excessive et mal supportée par certaines mères. Les sages-femmes surveillant plusieurs parturientes, absorbées par des tâches médicales et administratives, n'ont plus la disponibilité suffisante pour être constamment au chevet de la parturiente. Leur rôle est progressivement devenu plus technique et plus médical. La continuité du personnel soignant au cours d'une grossesse est plus difficile à obtenir qu'autrefois, spécialement dans les services universitaires.
La nouvelle législation du travail a contribué à désorganiser les services. La réglementation qui introduit « le Repos de Sécurité » et « la Réduction du Temps de Travail » rencontre des difficultés d'application considérables. D'autre part, la sortie précoce de maternité laisse les accouchées souvent seules, désemparées face aux soins à donner à leur enfant, à leur montée laiteuse, aux phénomènes d'engorgement mammaire, aux crevasses, aux épisiotomies douloureuses, ou tout simplement à la fatigue, à la dépression des suites de couches et aux tâches ménagères, malgré l'instauration du congé de paternité. Enfin, si le nombre des obstétriciens n'a pas réellement diminué, leur répartition sur le territoire est inégale, d'aucuns se sont orientés vers la gynécologie, ce qui donne une impression de pénurie.

En outre, on assiste, après un formidable mouvement en faveur de l'analgésie péridurale, il y a quelques années, soutenu par tous les mouvements féministes, obligeant à une véritable réorganisation des départements d'anesthésie, et aboutissant parfois à des excès, à une résurgence non moins vigoureuse d'un autre mouvement revendiquant un accouchement plus physiologique et sans analgésie, « la douleur ayant une fonction psychique et physiologique », certains évoquant même « les fonctions primales, les réflexes instinctuels ».

En résumé, à l'aspiration à un accompagnement personnalisé s'ajoutent de profondes modifications affectant l'offre de soins en périnatalité qui tiennent à la fois de l'évolution de la société, des progrès médicaux, de l'organisation des services, mais aussi de la « judiciarisation ». A ce propos, il est paradoxal de constater que le rejet de la médicalisation va de pair avec l'exigence du résultat et l'accroissement du nombre de plaintes et de procès.

Leur audience

Elle est marginale. Le nombre de « Doulas », en France, est difficile à préciser. Une cinquantaine seraient en exercice et une centaine en formation. Selon l'association « Doulas de France », 138 naissances sur plus de 800000 ont été accompagnées en 2006, parmi lesquelles 34% ont eu lieu à domicile.

Cependant, si l'on considère, d'une part la mode et le succès des « coachs » en tout genre et autres tenants des médecines alternatives, dont le nombre ne cesse d'augmenter, d'autre part l'aptitude des associations de « Doulas » à utiliser les moyens de communication les plus modernes et leur sens développé du « lobbying », on peut estimer que le nombre de celles-ci devrait augmenter. Les médias se sont fait l'écho de leur apparition en France. Elles ont fait l'objet, en 2006 et 2007, d'articles dans la grande presse, dans certains périodiques et journaux féminins, mais aussi de reportages télévisés. Elles ont bénéficié d'un reportage lors du journal télévisé de France 2, le 19 septembre 2007, au cours duquel une jeune femme a fait part de son intention d'accoucher à domicile. Elles ont participé, en 2006, aux entretiens de Bichat et aux « Etats généraux de la Naissance » organisés à Châteauroux par le Collectif inter associatif autour de la naissance (CIANE). Elles s'introduisent dans les services hospitaliers, parfois sur injonction des autorités administratives, par le biais de relations amicales. Elles sont acceptées dans des maternités privées à but non lucratif. Elles travaillent avec des sages-femmes libérales, malgré les mises en garde réitérées du Conseil National de l'Ordre des sages-femmes.

La nature de leur clientèle est difficile à préciser. On possède quelques éléments permettant de la cerner. Mis à part quelques couples étrangers d'origine anglo-saxonne, il semble que les couples faisant appel aux « Doulas » appartiennent, pour le moment, le plus souvent, à la classe moyenne ou supérieure aisée et vivent en ville (15). Les femmes, sensiblement plus âgées que la moyenne des femmes ayant accouché en France en 2006, sont bien informées et intellectuelles. Par ailleurs, les couples sontsouvent adeptes des « naissances alternatives », des médecines alternatives ou membres de réseaux d'usagers peu favorables, pour ne pas dire franchement hostiles àtoute médicalisation de la maternité et à l'ensemble du corps médical. La plupart des femmes contactent les « Doulas » assez tôt au cours de la grossesse et rédigent un projet de naissance avec des idées très précises. Enfin, un tiers de ces femmes, nous l'avons vu, décide d'accoucher à domicile.

En résumé, peu de femmes sont, pour le moment, concernées : 138 en 2006. Une partie d'entre elles est adepte des médecines alternatives et un tiers souhaite accoucher à domicile.

Les réserves

A priori, le projet est séduisant. Les « Doulas » semblent pouvoir combler un vide, sans que l'état ait à débourser de l'argent, du moins tant qu'elles n'ont pas de statut. Cependant, les réserves sont nombreuses.

Les « Doulas » disent vouloir informer leurs clientes sans influencer leur choix et rester parfaitement neutres, ce qui est impossible tant est ténue la frontière entre l'ingérence et la non ingérence. En effet, elles participent à l'élaboration du projet de naissance et, ce faisant, privilégient l'accouchement dit physiologique, ce qui est normal, à condition qu'en soient bien précisées les limites. On peut en prendre conscience en consultant le tableau intitulé « choix pour la naissance » sur le site Internet des « Doulas de France » (6) où figurent côte à côte les diverses options de « la voie médicale » et de « la voie physiologique ». Si certains désirs relèvent à l'évidence du choix de la patiente, par exemple le recours à une analgésie péridurale, d'autres, potentiellement dangereux, doivent demeurer de la responsabilité de l'obstétricien. On peut citer : la présence de plusieurs personnes dans la salle de naissance d'où risque infectieux, la liberté de manger pendant le déroulement du travail d'où risque, si une anesthésie ultérieure est nécessaire, d'une régurgitation et d'un syndrome de Mendelson, l'autorisation d'une durée expulsive supérieure à 2 heures et le refus d'extraction instrumentale d'où risque de souffrance fœtale grave, la naissance dans l'eau d'où risque de noyade, l'absence de désobstruction du nouveau-né d'où risque d'encombrement, la durée de la délivrance pouvant aller jusqu'à une heure d'où risque d'hémorragie. Il ne s'agit plus seulement alors de prendre en compte les désirs de la patiente, mais d'accepter ou de refuser l'éventualité d'un désastre néonatal. N'y a-t-il pas contradiction entre la nécessité pour le médecin et la sage-femme d'appliquer toutes les données de la science sous peine de procès, de sanctions et d'indemnisations en cas de complications et, à l'opposé, de respecter les souhaits des patientes, fussent-ils dangereux ?

Dans d'autres circonstances, les « Doulas » peuvent sortir de leur cadre strict d'accompagnantes, interférant sur la décision des femmes, parfois en toute bonne foi, en interprétant mal certains signes cliniques, faisant ainsi différer une hospitalisation nécessaire. Des exemples ont été rapportés par les sages-femmes : retard à l'hospitalisation après rupture des membranes pouvant être à l'origine d'une procidence du cordon ou d'une infection néonatale à streptocoques B, retard à l'hospitalisation devant un petit saignement associé à une vague douleur abdominale révélant un décollement prématuré du placenta et la constitution d'un hématome rétro-placentaire, retard à l'hospitalisation devant des contractions un peu trop fréquentes et trop longues à l'origine d'une souffrance foetale ; le tout dans la crainte d'une « médicalisation ». D'où une indiscutable perte de chances pour l'enfant.


Un autre risque est l'emprise que peuvent avoir des « Doulas », éventuellement initiées à des méthodes psychologiques, sur des jeunes femmes fragiles et vulnérables, dans cette période si particulière et si émotionnelle de la grossesse et de l'accouchement. Il arrive que des jeunes femmes recherchent l'assentiment de leur « Doula » avant d'accepter une intervention indispensable. De même, on peut s'interroger sur leur rôle vis-à-vis du père et de son implication pendant ce moment unique que représente la naissance de l'enfant.

A ce sujet, on ne peut écarter, dans certains cas, un risque de déviance plus ou moins sectaire. D'ailleurs, la « profession de Doulas » a attiré l'attention des membres de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), inquiets de voir se développer un mouvement généralement « dans des milieux hostiles à la médicalisation de la maternité ». Le rapport de 2006 de la MIVILUDES (16), paru en mars 2007, fait état, dans le chapitre « La formation professionnelle et le risque sectaire », « d'une augmentation croissante des prestations visant au développement de la personne, de ses capacités comportementales, relationnelles, de son bien-être, de son épanouissement et même de son intelligence émotionnelle, dans une quête de sens à la vie et d'adaptation à une société en mutation », mouvement dont les professionnels de la santé seraient une cible privilégiée. Le rapport note « qu'en l'absence de tout encadrement, ce nouveau métier d'accompagnement à la naissance sur le registre de l'aide à la relation, pose un certain nombre de questions ». Le rapport insiste sur les formations coûteuses, notamment lorsqu'elles incluent des stages complémentaires et décrit tout particulièrement une formation assurée par une praticienne en « rebirth », travaillant sur la base de neuf séances correspondant symboliquement aux neufs mois de grossesse.

Une autre préoccupation est de voir réapparaître les accouchements à domicile dont on pensait qu'ils appartenaient définitivement au passé et le retour à des pratiques de « matrones » (terme désignant des accoucheuses exerçant illégalement), qui ont mis de longues années à disparaître en France et que l'on s'efforce de faire disparaître en Afrique. A ce propos, on cite toujours l'exemple des Pays-Bas alors que l'organisation de l'accouchement, dans ce pays petit en superficie, est très différente.


Dernier aspect contestable, le coût, que ce soit celui de l'accompagnement à la naissance ou de la formation des accompagnantes, qui, bien que relativement modéré par rapport à celui pratiqué par d'autres « coachs », suppose une clientèle aisée.


En résumé, doit-on laisser créer, dans notre pays, une nouvelle profession hybride tenant du maternage et du coaching, les « Doulas » n'étant ni des auxiliaires de vie car elles n'aident pas les femmes enceintes dans leurs besoins quotidiens, ni des sages-femmes, ni des psychologues, dont elles n'ont pas la compétence ?

Doit-on tolérer une profession fixant elle-même ses règles, déterminant le programme de l'enseignement, assurant celui-ci par des personnes en partie non qualifiées, délivrant une certification, se faisant honorer, sans aucun contrôle, ni responsabilité légale, ni aucune assurance professionnelle, alors même qu'une profession existe pour remplir le rôle qu'elle prétend assumer ?

Ne doit-on pas préférablement améliorer l'accompagnement des femmes enceintes, lors de l'accouchement par les sages-femmes et, dans les suites de couches, par les sages-femmes et des aides familiales, connues aux Pays-Bas sous le nom de « Kraamverzorgster » ou « Aides de couches », plutôt que de créer une nouvelle profession avec ses statuts et toutes les conséquences qui en découlent ?


Au plan juridique

La pratique des « Doulas » n'a aucun statut juridique. La « charte » de l'association des « Doulas de France » et « le code de déontologie » de l'association ALNA n'offrent aucune garantie. Elles peuvent, semble-t-il, s'exposer à l'accusation d'exercice illégal de la médecine.
L'article L.4551-1 du code de la santé publique définit parfaitementl'exercice de la profession de sage-femme qui « comporte la pratique des actes nécessaires au diagnostic, à la surveillance de la grossesse et à la préparation psychoprophylactique à l'accouchement, ainsi qu'à la surveillance et à la pratique de l'accouchement et des soins postnataux en ce qui concerne la mère et le l'enfant …. »
L'article L.4561-3 stipule: « Toute personne qui pratique habituellement les actes mentionnés à l'article L.4151 du Code de la Santé Publique sans remplir les conditions exigées par le présent livre… ». Une « Doula » ne pourrait donc théoriquement pas proposer de préparation à la naissance. Elle ne peut pas non plus, répondant à la demande des parents, se rendre à domicile en début de travail sans qu'un professionnel ne soit présent, ni évaluer le moment de partir à la clinique car elle se place en situation de surveillance du travail, rôle dévolu aux sages-femmes.
D'autre part, l'article 20 du Code de Déontologie des sages-femmes précise : « Est interdite à la sage-femme toute facilité accordée à quiconque se livre à l'exercice illégal de la médecine ou de la profession de sage-femme ».

L'opinion des organismes officiels des gynécologues-obstétriciens et des sages-femmes

Alors que certaines sages-femmes considèrent favorablement l'accompagnement par des « Doulas », accompagnement qu'elles estiment ne plus être en mesure d'assumer en raison de leur surcharge de travail, et que d'autres, très minoritaires, n'hésitent pas à collaborer à leur formation, l'Ordre National des Sages-femmes, alerté à maintes reprises par les Conseils départementaux constatant que le phénomène « Doula » prend de plus en plus d'ampleur, a manifesté, en 2005, 2006 et 2007, son opposition formelle à la création de cette nouvelle profession, du moins tant qu'elle ne correspondra pas à une formation reconnue et validée.

En septembre 2007, le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, dans une lettre signée par son Président, son Secrétaire Général et la Présidente du Collège National des Sages-femmes, a rappelé : que « les femmes peuvent être (si elles le souhaitent et si la grossesse est normale) suivies et accouchées par la sage-femme qui les accompagnera encore, ainsi que leur bébé, après la naissance. Ce suivi globalisé est d'ailleurs pratiqué par un certain nombre de sages-femmes libérales… les sages-femmes ont une formation médicale et un diplôme délivrés par la faculté de médecine. Elles sont formées sur le plan médical mais aussi psychologique à l'écoute, au soutien et à la préparation du couple à la parentalité », et ailleurs : « N'y a-t-il pas contradiction à demander aux professions médicales une formation particulièrement longue et ardue, et à l'opposé, de tolérer l'intervention de femmes dont la formation théorique est aléatoire et la formation pratique se limite le plus souvent à avoir accouché et allaité ? Il conclut « il ne nous paraît pas utile de créer une nouvelle profession autour de la femme enceinte en charge du soutien du couple. En revanche, il paraît important que les équipes soient assez nombreuses pour avoir le temps d'entourer le jeune couple légitimement inquiet souvent éloigné de sa famille et donc isolé dans la foule anonyme des villes. La demande d'aide est réelle, on doit pouvoir y répondre avec des professionnels formés non seulement aux besoins du corps mais bien sûr aussi à ceux de la psyché ».


Les recommandations de l'Académie

L'Académie nationale de médecine,

- consciente de l'évolution de la société, des modifications survenues dans la prise en charge des femmes enceintes, du souhait d'un meilleur accompagnement lors de l'accouchement et dans les suites de couches formulé par certains couples ;

- rappelant que les conditions de la naissance ont été considérablement améliorées au cours des dernières décennies grâce aux progrès scientifiques effectués en obstétrique et que, si ces progrès entraînent quelques inconvénients, ceux-ci ne doivent pas, pour autant, faire rejeter les apports de cette évolution ;

- convaincue qu'entre l'exigence de soutien et de confort psychologiques et l'exigence de sécurité, il convenait de trouver un juste équilibre ;

- prenant acte de la mise en œuvre du plan périnatalité, des recommandations professionnelles de la Haute Autorité de Santé de novembre 2005 (17) et de la synthèse des recommandations professionnelles de la Haute Autorité de Santé (18) spécialement :

- de la mise en place de la consultation supplémentaire du 4ème mois de la grossesse, occasion d'évoquer les questions peu ou mal abordées avec la future mère lors des examens médicaux,

- du développement des réseaux en périnatalité,

- de l'amélioration de la préparation à la naissance,

- de la discussion de projets de naissance permettant aux mères d'exprimer leurs désirs, mesure d'ores et déjà appliquée dans certains services hospitaliers,

- de l'éventuelle possibilité pour des sages-femmes libérales de venir travailler dans les services hospitaliers, possibilité prévue par les textes,

- de la mise en place de salles de naissance physiologique au sein des maternités ouvertes aux accompagnants familiers ou choisis par la parturiente, mais soumis à l'obligation de ne pas interférer dans les décisions médicales ;

- de l'expérimentation des « Maisons de naissance » placées sous la seule responsabilité des sages-femmes mais attenant à un service de gynécologie-obstétrique ;

- tenant compte également du fait que l'évaluation du plan périnatalité permettant d'en mesurer les effets est prévue en 2009 ;

- soucieuse du danger que peut représenter l'immixtion de personnes insuffisamment formées dans le déroulement de la grossesse et de l'accouchement ;

- considérant que les sages-femmes, formées tant au plan médical que psychologique à l'écoute des couples, sont idéalement les « accompagnantes » de la maternité physiologique qui requiert une expérience médicale acquise au cours d'un enseignement de qualité ;

→ met en garde contre toute reconnaissance officielle de la formation et de la fonction, que ce soit des « Accompagnantes de la naissance » ou des « Doulas » ;

→ souhaite que soient renforcés les effectifs de sages-femmes dans les structures hospitalières publiques ou privées et de sages-femmes libérales, pour leur donner plus de disponibilité et leur permettre de mieux accompagner les femmes au cours de la grossesse, du travail et dans les suites de couches ;

→ incite à développer, notamment dans les régions rurales, les postes de sages-femmes de Protection Maternelle et Infantile et, de manière plus générale, à privilégier la promotion de sages-femmes à domicile, mais aussi d'aides à domicile en raison des sorties précoces de maternité, l'hospitalisation à domicile ne répondant pas aux besoins matériels des mères.



BIBLIOGRAPHIE

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2-KLAUS M.H., KENNELL J.H., ROBERTSON S.S., SOSA R. Effects of social support during parturition on maternal and infant morbidity. B.M.J. 1986, 293, 585-587.

3-KENNELL J., KLAUS M., McGRATH S., ROBERTSON S., HINKLEY C. Continuous emotional support during labor in a US hospital. JAMA, 1991, 265, 2197-2201.

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5-Association des Accompagnantes à la naissance (ALNA). www.alna.fr

6-Association Doulas de France. www.doulas.info

7-Association des Accompagnantes périnatales (A.Strada). www.astrada.fr

8-Ecole Mère et Monde. www.mereetmonde.com

9-Institut de formation Doulas de France. www.formationdoulas.fr/programme.php

10-Institut en Altérité Maternelle Appliquée (AMA). www.institutama.net

11-Centre de formation des Accompagnantes Périnatales (CeFAP). www.cefap-france.com

12-Paramanadoula. www.paramanadoula.com

13-Nurturing birth. www.nurturingbirth.co.uk/

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15-Panier G. L'émergence des doulas. Les raisons invoquées par les parents. Mémoire de sage-femme. Université François Rabelais de Tours. UFR de médecine. 2007.

16-Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES). Rapport au Premier Ministre 2006. www.miviludes.gouv.fr

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18- Haute Autorité de Santé. Recommandations professionnelles. Suivi et orientation des femmes enceintes en fonction des situations à risques identifiées. Mai 2007.

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L'Académie, saisie dans sa séance du mardi 10 juin 2008, a adopté le texte de ce rapport à l'unanimité.

Pour copie conforme, Le Secrétaire perpétuel,

Professeur Jacques-Louis BINET
16/06/08


* Membre de l'Académie nationale de médecine


Vous pouvez aussi en ligne écouter le reportage d'Isabelle Labeyrie sur France Info du 8 juillet 2008