mardi 19 décembre 2006

100 000 enfants dans des sectes

Les députés au secours des enfants des sectes
PlusNews, 19 décembre 2006.
La commission d’enquête parlementaire sur les sectes a rendu hier matin, à l’Assemblée nationale, un rapport sur les enfants dans les sectes. Une situation qui concernerait environ 100 000 mineurs. Les députés, conduits par Georges Fenech (UMP) et Philippe Vuilque (PS) ont été choqués par leur visite du mois dernier dans la secte de Tabitha’s Place, près de Pau. Ils formulent 50 propositions pour éviter les dérives. L’encadrement de l’enseignement à domicile est l’une des principales.
Les enfants des sectes sont en danger, tant sur le plan psychologique que médical. C’est la conclusion du rapport de 520 pages remis mardi à l’Assemblée nationale. Il s’intitule " L’enfance volée. Les mineurs victimes des sectes " et a été rédigé par la Commission d’enquête sur l’influence des sectes sur les mineurs. Les députés ont auditionné 65 personnes : enseignants, psys, juristes, anciens adeptes, etc. Leur constat : 60 000 et 80 000 enfants au minimum sont élevés dans un contexte sectaire, dont environ 45 000 chez les Témoins de Jéhovah. Il y en aurait peut-être plus de 100 000, selon le texte. Difficile de les compter, car certaines naissances ne sont pas déclarées.



Le rapport identifie plusieurs risques pour ces enfants. L’impact psychologiqueDans les sectes, « il n’y a plus de temps de l’enfance », résume Emmanuel Jancovici, chargé de mission pour la coordination, la prévention et le traitement des dérives sectaires au ministère de la Santé. Après la prière, la formation religieuse, le prosélytisme, l’instruction, il ne reste pas beaucoup de temps pour se divertir. « J’ai calculé qu’un enfant de primaire devait consacrer à la secte quasiment 23 heures par semaine », estime Nicolas Jaquette, qui a été élevé parmi les témoins de Jéhovah.
L’impact sur la vie de famille
Les sectes visent souvent à casser le lien entre les enfants et les parents, pour privilégier le groupe. « J’avais le droit de voir mes deux enfants un quart d’heure par jour seulement », se souvient Mona Vasquez, une ex-adepte de la scientologie. « C’est une nanny qui les élevait, raconte-t-elle, une nounou qui prend en charge douze enfants jusqu’à leur majorité ». Quant au reste de la famille, en dehors de la secte, il est exclu : « Les enfants ne savent même pas qu’ils ont des grands-parents, des taties, des tontons. »
Des maltraitances
Selon la Commission, les systèmes clos favorisent la maltraitance et les abus sexuels. Elle dénonce par exemple les satanistes lucifériens, qui prônent la sexualité entre enfants et adultes.
Des problèmes de santé
Les mouvements sectaires refusent souvent la vaccination, mais aussi les traitements médicaux. Les Témoins de Jéhovah par exemple s’opposent aux transfusions sanguines.

Autre danger, comme l’explique Gérard Dagon, président de l’association « Vigi anti-sectes » : les régimes alimentaires spécifiques imposés aux enfants.

Aurélie Blondel aurelie(nospam)@PLUSnews.fr

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