jeudi 24 avril 2008

Mission sectes de M. Fenech demandée par le Premier Ministre

Georges Fenech, magistrat et ancien président de la commission d'enquête sur les sectes et les mineurs, a été chargé par le Premier ministre François Fillon d'un mission d'évaluation des "dispositifs judiciaires conçus pour lutter plus efficacement contre les dérives sectaires", a-t-il annoncé jeudi.
Parmi les missions d'évalutaions qu'il devra faire , les auteurs des dérives et leurs victimes, analyser la formation des magistrats et leur sensibilisation aux dérives sectaires, le rôle des associations.
Il travaillera en liaison avec les services du ministère de la Justice.
Il doit rendre son rapport au Premier ministre le 1er juillet, a-t-il précisé dans un communiqué.

samedi 19 avril 2008

Les enfants retirés de la secte au Texas placés dans des familles d’accueil

RTL info Belgique / RTL Tvi, états unis
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Un juge du Texas (sud) a ordonné que les 416 enfants soustraits début avril à une secte polygame soupçonnée d'abus sexuels soient placés provisoirement dans des familles d'accueil, en attendant de nouvelles auditions qui doivent avoir lieu d'ici le 5 juin, a rapporté le San Angelo Standard Times sur son site internet.

Après avoir examiné pendant deux jours des éléments recueillis par les enquêteurs et entendu des témoins, la juge a également demandé que soient effectués des tests ADN pour établir la filiation de chaque enfant. Un laboratoire mobile devrait commencer à prélever des échantillons à partir de lundi, selon le journal local.

L'Etat texan a un an, avec une possible extension de six mois, pour présenter ses arguments justifiant le placement des enfants sous son autorité, comme le réclament les services sociaux, selon ABC News citant des juristes texans. Passé ce délai, les enfants seront rendus à leurs parents.

Les services sociaux "essaient de faire le procès de l'Eglise", a affirmé Rod Parker, un avocat et porte-parole de l'Eglise Fondamentaliste des Saints des Derniers Jours (FLDS), une secte mormone dissidente, cité par le New York Times.

Les enquêteurs ont témoigné jeudi avoir trouvé dans le ranch un homme marié avec 22 femmes, une jeune mère de 13 ans et un autre foyer composé d'une adolescente de 17 ans mariée à un homme de 46 ans.

Les enfants vivaient dans un ranch appartenant à la FLDS, un courant fondamentaliste dissident de l'Eglise officielle mormone. Ils en ont été retirés après un raid de plusieurs jours des autorités, entamé le 3 avril.

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L'opération a été déclenchée après plusieurs appels à l'aide d'une jeune fille de 16 ans expliquant qu'elle était déjà enceinte de son deuxième enfant et que son mari de 50 ans la battait souvent. Cette adolescente n'a pas été retrouvée dans le ranch lors du raid, mais les autorités ont découvert plusieurs autres adolescentes enceintes ou qui avaient récemment accouché.

La FLDS est une secte dissidente de l'Eglise des Saints des Derniers Jours, le principal courant de l'église mormone, qui a pour sa part renoncé à la polygamie il y a plus d'un siècle.

La secte est dirigée par Warren Jeffs, un polygame condamné l'année dernière pour complicité de viol et qui purge actuellement sa peine.

Pour aller plus loin,

-le San Angelo Standard Timesle 10 juin 2008: les enfants ne seraient pas de la communauté sectaire - Gosangelo -

Children do not belong with sect

Pour lire cette incroyable histoire d'un groupe dissident du mormonisme depuis sa genèse.

-la dépêche AFP:

Les 416 enfants avaient été retirés début avril à une secte dissidente mormone suspectée d'abus sexuels. Les enquêteurs vont effectuer des tests ADN pour établir la filiation de chaque enfant.

mercredi 9 avril 2008

Combattre l’incitation à la maigreur

Roselyne Bachelot a signé, le 9 avril, avec les professionnels de la mode, de la publicité, des médias et les membres du groupe de travail "Image du corps", une charte d’engagement volontaire sur l’image du corps et contre l’anorexie.

L’anorexie touche, aujourd’hui en France, entre 30 000 et 40 000 personnes, en très grande majorité des femmes et des jeunes filles - neuf personnes sur dix. Le taux de mortalité, de 5,6 % sur des durées d’études de dix ans, dépasserait les 20 % sur des périodes plus longues. La corrélation entre le suicide et l’anorexie est avérée avec un risque multiplié par 22.

Devant la gravité de cette situation, les pouvoirs publics ont engagé, en 2007, une réflexion avec un groupe de professionnels (médecins, agences de mannequins, professionnels de la mode, médias, annonceurs, etc.). Des travaux qui ont permis de distinguer deux populations à risques :

- les professionnels vivant de l’image du corps - mannequins, danseurs, professionnels de l’esthétique et de la diététique, etc. - et soumis aux contraintes de l’exercice de leur métier ;
- les jeunes, plus particulièrement ceux entrant dans l’adolescence, tiraillés entre les canons esthétiques de la société et leur désir d’autonomie et d’affirmation personnelle.

L’objectif de la signature de cette charte est de faire prendre conscience de ce problème de santé mentale, de modifier les comportements et les représentations. À cette fin, les actions en faveur de la lutte contre l’anorexie vont :

- promouvoir la diversité corporelle en évitant les stéréotypes qui favorisent la constitution d’un modèle esthétique ;
- protéger la santé des professionnels de l’image du corps à travers des actions d’informations et de sensibilisation ;
- informer le grand public sur l’utilisation de l’image du corps et lui faire prendre conscience des dangers de l’anorexie.

Sanctionner l’incitation à la maigreur. La signature de la charte a également été l’occasion de présenter la proposition de loi de Valérie Boyer visant à combattre l’incitation à l’anorexie avec des sanctions judiciaires et pénales. Celle-ci sera examinée au Parlement le 15 avril.


Pour plus d'infos sur ce débat et les propositions à l'Assemblée Nationale

Selon le Ministère de la Santé de la Famille et de l'Enfance, secrétariat d'Etat à la Solidarité

mercredi 2 avril 2008

Dérives thérapeutiques, du phénomène de mode aux " sectes "

Dossier du Bulletin de l’Ordre des Médecins

S’il n’y a, a priori, aucun risque avéré à suivre les conseils d’un médecin qui conseille, à titre préventif, un régime à base de légumes, de fruits et de produits riches en oméga 3, il y en a – et de sérieux ! – à suivre les conseils de gourous qui promettent à leurs adeptes de les guérir de leur leucémie par de la psychologie, ou encore de ne jamais tomber malades s’ils se nourrissent uniquement d’air et de lumière !

Pourtant, estime la Direction Générale de la Santé, 30 à 50 % de la population fait régulièrement appel à ces méthodes. Le Dr Daniel Grunwald, ancien conseiller de l’Ordre des Médecins, analyse ce phénomène qu’il attribue à la « notion de santé » qui a beaucoup évolué ces dernières années et qui renvoie maintenant à « un état de total bien-être physique, social et mental ».
L’émergence de cette nouvelle attitude a donc occasionné nombre de « techniques » censées apporter santé et bien-être. Le GEMPPI explique que leur nombre a « explosé » en 20 ans. Pour sa part, Jean Brissonnet, vice-président de l’AFIS (Association française pour l’information scientifique) a tenté de les différencier. D’un côté, il classe les médecines marginales « d’ordre éthique, illusoire ou tout simplement charlatanesque… », de l’autre, il parle de « pseudo-médecines pratiquées par des médecins ». Dans cette catégorie, il inclut l’homéopathie, l’acupuncture, l’ostéopathie, etc…
Cette position de Jean Brissonnet « ne fait pas l’unanimité, y compris au sein des autorités de tutelle » et il existe actuellement un projet d’évaluation de ces pratiques au Ministère de la Santé. La direction générale de la santé (DGS) en a confié l’évaluation collective à l’INSERM. L’objectif est de classifier les méthodes et de déterminer celles qui sont « condamnables ». Cette « nécessaire clarification » est aussi un souhait de la MIVILUDES. Le Dr Grunwald représentant l’Ordre des Médecins au Conseil d’Orientation de la MIVILUDES reconnaît la difficulté à « faire passer un message clair sur ces questions ». Déjà en 1996, ,il avait rédigé un rapport pour le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) où il soulignait les « nettes similitudes entre médecines parallèles et pratiques sectaires ». Reste que le nombre de médecins inscrits au tableau de l’Ordre concerné par des dérives thérapeutiques à caractère sectaire « demeure sans doute très limité ».
L’Ordre des Médecins travaille depuis 12 ans avec la MIVILUDES et les différentes missions interministérielles qui l’ont précédée (Observatoire interministériel sur les sectes et la MILS, Mission interministérielle de lutte contre les sectes). En 2007, une réunion a rassemblé au siège du CNOM des représentants de la MIVILUDES, de la DGS, de la Direction générale de l’action sociale (DGAS) et les deux associations, l’UNADFI et le CCMM. Plusieurs axes d’action ont été définis : tout d’abord, savoir prévenir les risques face aux patients vulnérables, assurer la prise en charge des sortants de sectes ou encore, savoir quelles conduites adopter en cas de refus de soins ; ensuite, mieux organiser la vigilance. Jean-François Guyonnard, l’un des conseillers nationaux de l’Ordre, en charge du dossier « dérives sectaires », propose que chaque Conseil départemental de l’Ordre des Médecins nomme un « correspondant sectes » qui serait formé par la MIVILUDES. Ce correspondant pourrait aussi être associé aux groupes de travail mis en place dans chaque département sous l’autorité du préfet. Ce Conseil départemental de l’Ordre aurait ainsi une meilleure connaissance du terrain et pourrait engager des actions contre les médecins déviants. Car il existe peu de plaintes. Dans les cas les plus graves, le Conseil départemental saisit la juridiction ordinale et la nature des faits peut entraîner un signalement au procureur de la République (ou via la MIVILUDES). Mais dans le cas d’un enfant en danger, le signalement devient une évidence.
L’Ordre des Médecins face aux médecines non conventionnelles La présidente de la section Santé publique au Conseil national de l’Ordre des Médecins, le Dr Irène Kahn-Bensaude donne le « point de vue » de l’Ordre sur la question des « médecines non conventionnelles ». L’Ordre s’est très tôt intéressé à ce sujet parce que « la santé constitue depuis toujours un champ d’investigation privilégié pour les gourous en tout genre ». Elle rappelle les cas où une théorie « totalement irrationnelle » a abouti à un drame : la mort d’un enfant ou d’un jeune adulte qui, correctement nourri et soigné, aurait dû vivre… Il arrive parfois qu’un médecin dûment inscrit au tableau de l’Ordre soit mis en cause. Reste que l’engouement pour les pratiques médicales dites « alternatives », « orientales », « traditionnelles », « naturelles » a tendance à s’infiltrer dans la pratique quotidienne de médecins séduits par des discours « faussement rassurants »…

(Source : Le Bulletin de l’Ordre des Médecins, avril 2008)

Comment les sectes influencent les gouvernements européens

Site d'info en ligne Bakchich, par Serge Faubet , le 2 avril 2008

Exclusif : « Bakchich » a pu lire le rapport annuel de la Miviludes avant qu’il ne soit rendu public demain. Un document qui révèle en particulier l’ampleur du lobbying sectaire auprès de l’OSCE, une des plus importantes institutions européennes. Extraits de ce chapitre brûlant Demain, jeudi 3 avril, le président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) Jean-Michel Roulet, rendra public le rapport annuel qu’il a remis ce matin au premier ministre. En exclusivité, Bakchich livre à ses lecteurs un des passages les plus saillants de ce document : le lobbying des sectes auprès d’une institution mal connue du grand public, mais ô combien importante, l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe, (OSCE). Regroupement de 56 États, l’OSCE a pour mission la prévention des conflits et la gestion des crises à l’intérieur de son espace régional. Cette conférence permanente est une cible privilégiée des sectes depuis plusieurs années. Elles y mènent un combat d’influence pour obtenir, sinon une reconnaissance, du moins la respectabilité qui leur fait défaut dans de nombreux pays d’Europe. Une entreprise menée dans la plus grande discrétion. Les sectes s’abritent systématiquement derrière des associations internationales dont l’intitulé anodin ou ambigu abuse plus d’un interlocuteur. Résultat, elles ont réussi, plus d’une fois, à se faire délivrer des brevets d’honorabilité. À la lumière des investigations menées par la Miviludes, on comprend mieux comment la directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, Emmanuelle Mignon, a pu, il y a quelques semaines, affirmer que les sectes étaient un « non-problème ».
« Incertitudes sur l’avenir de la Miviludes »
Si l’actualité récente, avec la séquestration présumée, en Sardaigne, d’une ancienne adepte de la scientologie par d’autres membres de l’organisation, a remis sur le devant de la scène les dérives sectaires, l’avenir de la Miviludes demeure incertain. Sa mission va à rebours du concept de laïcité positive qu’entend promouvoir Nicolas Sarkozy. Pas question de pointer du doigt telle ou telle association au moment où l’on s’apprête à élargir le spectre des mouvements religieux. La ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, a déjà donné le ton. Depuis plusieurs mois, elle ignore superbement la Miviludes. Son président, comme Bakchich l’a déjà raconté, en est réduit à la lecture de la presse pour se tenir informé des réunions ministérielles consacrées au problème des sectes. À cette incertitude sur le sort de la Miviludes est venu s’ajouter, ces dernières semaines, les revers enregistrés par deux figures du combat anti-sectes. La première, le député UMP Georges Fenech, ancien juge d’instruction – il a notamment instruit le procès lyonnais de l’Église de scientologie au début des années 90 –, initiateur des trois commissions d’enquêtes que l’Assemblée nationale a consacrées aux sectes, a vu son élection dans le Rhône être invalidée pour une irrégularité mineure dans son compte de campagne. La seconde, Jean-Pierre Brard, député de Seine Saint-Denis, et maire de Montreuil depuis 1984, a perdu l’hôtel de ville lors du dernier scrutin. Au sein des Renseignements généraux, la situation n’est pas davantage réjouissante. Le rapprochement de ces derniers avec la DST remet en question les attributions de la section RG chargée de la surveillance des mouvements sectaires. Celle-ci pourrait être dépossédée de sa mission de renseignement et basculer dans la sécurité publique. Bref, les sectes peuvent se frotter les mains. À ce tarif-là, c’est sûr, elles deviendront enfin un « non problème ». S.F.


EXTRAITS DU RAPPORT « Une tribune idéale pour être instrumentalisée : la conférence annuelle d’examen de la dimension humaine et autres conférences du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) L’OSCE est un vaste forum de consultations et de négociations pour les 56 États participants (Europe occidentale, centrale et orientale, États-Unis et Canada). Elle a été conçue de telle sorte que les sociétés civiles des pays membres puissent exprimer leurs doléances lorsqu’elles estiment que leurs libertés fondamentales sont bafouées. Ce principe permet une bonne défense des libertés individuelles là où elles sont menacées. Le BIDDH est la principale institution chargée de la promotion des droits de l’homme et de la dimension humaine dans l’espace OSCE. La conférence annuelle fait le bilan de la mise en œuvre des engagements pris par les pays participants dans ces domaines, afin d’en dégager des orientations. Cette réunion d’experts – fonctionnaires internationaux et personnalités qualifiées de haut rang – se déroule sur deux semaines. Elle est ouverte aux représentants de la société civile qui peuvent s’exprimer à égalité avec les délégués des États dans le cadre de plusieurs sessions thématiques parmi lesquelles celles concernant les droits fondamentaux. Toute ONG (Organisation non gouvernementale) est libre de s’exprimer autant de fois qu’elle le souhaite, à la seule condition de s’inscrire au préalable et de respecter un temps de parole de cinq minutes maximum. (…)
Obtenir une caution internationale
Une plateforme institutionnelle de prestige, de surcroît à l’audience internationale, et où chacun peut s’exprimer librement. Le décor ainsi planté en fait le lieu idéal pour faire entendre sa voix en bénéficiant du contexte de respectabilité immédiatement associé à un tel événement. Et les mouvements sectaires l’ont bien compris, puisqu’ils s’affichent sans le moindre scrupule sur un pied d’égalité avec d’autres ONG qui expriment légitimement leurs souffrances. Le seul but consiste à faire acter leurs interventions. Celles-ci, ainsi dotées d’une caution internationale, pourront ensuite être aisément instrumentalisées par leurs alliés, mais aussi, avec un peu de chance ou un coup de pouce au bon endroit, être reprises par tel ou tel rapport officiel. (…) Les ONG-phares du réseau d’influence (…) 1 - Human Rights Without Frontiers / Droits de l’Homme sans Frontières (HRWF) [1] Cette ONG se dit « indépendante de tout mouvement politique, idéologique ou religieux » et a pour objet de « promouvoir la démocratie, l’autorité de la loi et les droits individuels partout dans le monde par tous les moyens appropriés ». HRWF, qui demandait en 2007 à la tribune du BIDDH le rattachement de la MIVILUDES au Bureau des cultes du ministère de l’Intérieur et l’arrêt du subventionnement des associations « anti-sectes » (cf. infra), s’affiche principalement comme l’avocat des minorités religieuses et s’applique, entre autres, depuis plusieurs années, à dénoncer les agissements de la France et des autres pays investis dans la lutte contre les dérives sectaires.(…) 2 - La Fédération Internationale Helsinki pour les Droits de l’Homme (FIH) /International Helsinki Federation for Human Rights (IHF) [2] Fondée en 1983, cette ONG a pour but de promouvoir le respect des engagements des pays membres de l’OSCE en matière de droits de l’homme. Familière de l’enceinte du BIDDH, elle fait partie des ONG assidues à dénoncer les politiques de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Ses points de vue sont systématiquement repris par les mouvements sectaires et leurs alliés, et ce d’autant plus que son appellation prestigieuse fonctionne comme un label de référence qui fait grande impression. (…) 3 - The Institute on Religion and Public Policy (IRPP) [3] (…) L’IRPP est une ONG internationale se revendiquant « interreligieuse », dont le but est de veiller au respect de la liberté de religion et de la démocratie dans le monde. On retrouve, dans son conseil d’administration, M. Richard Land [4], président de la Convention des Baptistes du Sud [5], par ailleurs vice-président de l’« United States Commission on International Religious Freedom » (USCIRF) [6], ainsi que M. David Little, professeur à la « Harvard Divinity School ». Ce dernier avait fait partie de la délégation américaine enquêtant sur la liberté religieuse dans le monde, reçue par la MILS en avril 1999. Il était également signataire, tout comme M. Willy Fautré de « Droits de l’Homme sans Frontières », d’une lettre ouverte au Président de la République Jacques Chirac, publiée dans France Soir le 20 avril 2000, à l’initiative de l’Omnium des Libertés [7], demandant la dissolution de la MILS. Pendant un temps M. Benjamin A. Gilman, ex-sénateur dont l’un des contributeurs de la campagne électorale était l’un des principaux dirigeants de la Scientologie, [8] siégeait aussi au conseil d’administration. (…) Conclusion Le réseau d’influence pro-sectaire au plan international, à l’OSCE comme ailleurs, mais aussi au plan national, comme cela a été expliqué dans le rapport 2006 de la MIVILUDES, est somme toute assez restreint. Ses animateurs se comptent sur les doigts des deux mains.
Un réseau restreint, mais doté de moyens considérables
Mais sa disponibilité et ses moyens sont sans commune mesure avec ceux dont disposent les institutions et les associations qui se mobilisent contre les dérives sectaires. Il faut donc compter avec la force de ces francs-tireurs à plein temps dont les discours… et les « caisses » sont régulièrement alimentés. Cependant, au fil du temps, leurs interlocuteurs de l’OSCE sont de moins en moins dupes. L’effet de répétition finit par s’user si l’on s’en sert trop, et à la différence des comiques qui savent ne pas en abuser au risque de ne plus provoquer le rire escompté, les stratèges sectaires ont du mal à renouveler leur discours : ils ressassent d’une année sur l’autre les mêmes propos accusateurs sur la politique française, les listes et les rapports parlementaires, les associations de victimes, etc.… sans convaincre au final que la France serait parmi les pourfendeurs de la liberté religieuse à cause de sa politique contre les dérives sectaires. (…) »


Lire aussi, dans Bakchich, sur le rapport de la Miviludes et le satanisme, l’article

Les satanistes, de bons petits diables ?

[1] http://www.hrwf.net/network/home.html

[2] http://www.ihf-hr.org/index.php

[3] http://www.religionandpolicy.org/

[4] Cf. infra : notes bas de page n° 26 et 36

[5] Branche des « chrétiens conservateurs » de la mouvance évangélique américaine.

[6] Cf. infra : note bas de page n° 36.

[7] Cf. infra : note bas de page n° 45.

[8] in Le Monde Diplomatique /mai 2001, d’après un texte de Stephen A. Kent dans le Marbourg Journal of Religion – Université d’Alberta Canada

Les satanistes, de bons petits diables ?

Quotidien en ligne Bakchich, mercredi 2 avril par Ian Hamel


Juste avant la sortie du rapport annuel de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) rappelant, au détour d’un chapitre, les dangers de la mouvance sataniste, quatre chercheurs plaident la thèse inverse dans un livre très documenté (*). Pour eux, les adeptes de Lucifer ne feraient pas de mal à un ange. Pendant le Moyen-Age, les tribunaux de l’Inquisition en France ont envoyé aux bûchers 30 000 personnes, pour l’essentiel des femmes issues du monde rural, accusées d’avoir passé des pactes avec le diable. Entre 1486 et 1669, le livre Le Marteau des sorcières, rédigé par deux inquisiteurs allemands, a été réédité 34 fois ! On sait maintenant que cette chasse aux sorcières ne recoupait aucune réalité historique. « L’Église a créé, pour une large part, un système complexe de sorcellerie contre lequel elle a mené, ensuite, une lutte implacable », affirment les auteurs du livre Le satanisme [1] Dans son rapport annuel, qui sera remis au Premier ministre le 3 avril, la Miviludes affirme que 25 000 personnes en France, en grande majorité des adolescents, sont en contact avec le satanisme. « C’est ridicule. Je travaille sur le satanisme depuis douze ans. Savez-vous combien notre pays compte-t-il de vrais satanistes ? 110, certainement pas 25 000. Les autres, notamment les amateurs de musique black metal ou gothic, ne font que du braconnage satanique. Ce n’est que du bricolage intellectuel. Ils ne sont absolument pas dangereux », avance Olivier Bobineau, maître de conférence à Sciences-Po, et enseignant à l’Institut catholique de Paris, l’un des auteurs du livre. Mais qui profane les cimetières ? En clair, si votre fils fait le « signe de la bête » (le poing fermé avec l’index et l’auriculaire redressés), cela ne signifie pas forcément qu’il se relève la nuit pour déterrer les morts dans le cimetière voisin. « Pour certains adolescents, c’est une façon de s’opposer, non seulement à ses parents, mais aussi aux professeurs, aux prêtres, aux patrons », ajoute Olivier Bobineau. Pour la petite histoire, le chercheur a été conseiller scientifique à la Miviludes pendant quelques semaines en 2005. Les relations se sont très vite détériorées. Et il ne déplaît pas au dissident de remettre en cause, à la faveur de ce livre, arguments à l’appui, les thèses de la Mission.
Mais qui profane les cimetières ?


Toujours selon Olivier Bobineau, ces crimes seraient davantage le fait de néo-nazis, de cas sociaux ou pathologiques et non de satanistes. On lui objectera que la frontière entre les deux mouvances est loin d’être aussi étanche qu’il le postule. Ainsi, Il y a quelques années, le leader d’un groupuscule d’extrême-droite plutôt musclé se trouvait être aussi l’animateur d’un cercle féru de magie noire et de satanisme…



[1] « Le satanisme. Quel danger pour la société ? ». Sous la direction d’Olivier Bobineau. Éditions Pygmalion. 312 pages.