vendredi 17 septembre 2004

Georges ivanovich GURDJIEFF: LES GROUPES GURDJIEFF de la 4eme VOIE

The NEW AMERICAN WING (ou NAW)


Sommaire :
Introduction
Quelques clés pour comprendre les témoignages qui vont suivre
Témoignage de Jim Mc Cabe
Témoignage de Lou Weir
Doctrine et Travail dans NAW
Conclusion 
Classification des niveaux de conscience dans NAW
Références




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Mis en ligne le 9 février 2004 sur le site de Mathieu Cossu www.prevensectes.com reproduit avec son aimable autorisation
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Introduction


The NEW AMERICAN WING (La Nouvelle Aile Américaine) est une école créée au milieu des années 80 dans la lignée des écoles ésotériques issues de Gurdjieff et Ouspensky. 
Leur fondateurs, Jim et Carolyn Kuziak (alias " J & C "), sont deux anciens fidèles de "l'église Spiral Of Friends" de Grand Junction, Colorado, et élèves de son fondateur RANDAZZO. Cette origine est gardée très secrète pour les adeptes, en raison de la réputation sulfureuse de Randazzo et de son emprisonnement ferme en 1989 pour 17 ans et demi. 
Randazzo a accusé J & C de l'avoir volé en le quittant, - comme d'ailleurs Robert BURTON ancien gourou de RANDAZZO avait accusé en son temps RANDAZZO du même forfait. Mais il faut bien partir avec un capital de départ pour recréer une église ou une école ! D'ailleurs une accusation de ce genre est normale entre leaders. Une sission nette et publique est indispensable pour éviter aux adeptes d'établir des comparaisons entre leurs leaders.

Avec NEW AMERICAN WING (NAW), le secrêt des activités réelles de l'école se veut mieux gardé que dans d'autres groupes Gurdjieff. Seuls trois emplacements sont divulgués : son QG situé dans une ferme à Georgetown au nord de Lexington, Kentucky, et deux centres, Ann Arbor et Nashville. 
En octobre 1998, NAW avait créé 3 sites web, disparus en 2003
www.balancedlife.org pour le Kentucky
www.highercosmos.com , pour le Michigan
www.innermetamorphosis.com , pour la Floride et le Texas.
En réalité, ces sites étaient identiques et réalisés depuis le siège de Lexington. Même password, même référence au livre d'Ouspensky " The Psychology of Man's Possible Evolution ". Leur message était que pour être accepté dans une première réunion de NAW, un candidat doit absolument avoir lu ce livre.
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Un ancien chef de centre, Jim McCabe a depuis lors levé le voile sur ce qui se passe réellement dans NAW. 
Par ses observations, son analyse de la doctrine et des techniques de contrôle mental appliquées aux adeptes, il désigne NAW absolument comme une secte au sens actuel du mot.
Sur le site web qu'il a créé, www.jmccabe.com/nawaware/, il donne également la parole à un autre ancien adepte, désillusionné par les mensonges de cette école et ses pratiques bien peu chrétiennes.

Quelques clés pour comprendre les témoignages qui vont suivre



Le témoignage de Mc Cabe prend une valeur particulière du fait que cet ancien adepte était un chef de centre qui allait passer à un "niveau supérieur de conscience", le "niveau 5" où l'on est sensé connaître "l'éveil". Il donne une définition de 6 des 7 "niveaux" et de l'échelle des responsabilités dans l'école.
Ce qui est intéressant dans son témoignages et dans celui de Lou, c'est d'y retrouver la doctrine et la terminologie des groupes Gurdjieff, pratiquement inchangés depuis 50 ans, les mêmes que dans Fellowship of Friends et que dans la secte européenne Linbu, ou dans les groupes de la Fondation Gurdjieff . 
On y enseigne que "l'homme ordinaire" est "une machine ", "sans âme", que son "identification" (éducation par la famille, l'école, la religion) est cause de tous les maux et qu'il faut la détruire par le "Travail" sur soi. Pour acquérir une âme immortelle, il faut suivre la "4ème Voie" sous la direction d'un "professeur", et en premier lieu faire taire son "moi", "supprimer les émotions négatives" , blabla, blabla, etc… des concepts d'endoctrinement progressif, renforcés par l'épuisement physique et psychique, par les "mouvements" Gurdjieff, par l'œil critique et la peur du groupe, rendant toute réflexion et toute décision impossible. Cet endoctrinement est particulièrement pernicieux puisqu'il a pour objet de changer l'homme, et comme résultat de créer des leaders illuminés dont une bonne partie tombera dans la paranoïa et la perversité.

Commençons par les éléments et les circonstances qui ont permis à deux adeptes de quitter la secte. On remarquera au passage que c'est par une image ou par un simple mot que ces adeptes ont pu être frappés par une contradiction, puis recommencer à raisonner, prendre en compte leurs observations, et finalement trouver une justification à leur départ :
-pour Mc Cabe ce furent les photos prises par sa famille, sachant que "photographier" a un sens très différent dans les groupes Gurdjieff (tout élève qui a le tort de ne pas "faire taire son moi" se fait "photographier" par les autres élèves qui font mine de le faire)
-pour Lou Weir, ce fut une phrase trouvée par hasard dans un livre d'Ouspensky
Malheureusement pour Lou, peut être n'a-t-il remis en question que les leaders et non pas la doctrine, peut être n'a-t-il pas eu un milieu d'accueil pour l'aider à en sortir vraiment, mais il semble s'être engagé dans une autre école de la 4eme voie.

Témoignage de Jim Mc Cabe


Jim McCabe raconte qu'il a été élève de NAW de 1991 à 1994, qu'il en a certes retiré quelques satisfactions personnelles, mais au prix d'un travail harassant, de l'absence de réponses des leaders aux questions qu'il posait et d'une difficulté à penser. 
Ses parents sont venus prendre des photos dans son lieu d'habitation et lui ont ouvert les yeux.
Il s'est rendu compte que devenir " Niveau 5 ", c'est à dire un étudiant ayant connu l'illumination (lors d'une fête religieuse, ou lors d'un " mouvement " rituel des danses de Gurdjieff) donnait certes quelques privilèges supplémentaires mais impliquait encore plus de travail et de soumission aux " teachers " de niveaux supérieurs. Sur 40 étudiants, 11 étaient déjà passés " niveau 5 ". 
Les "teachers" pour leur part bénéficiaient de plus de temps pour dormir, d'une bien meilleure nourriture, d'une diététique spéciale, de massages et de faveurs sexuelles de la part des étudiants. Cela ne correspondait en rien à ce qu'il pensait devoir être un "teacher", c'est à dire un maître spirituel d'exception. La façade de perfection était donc tombée.
On lui disait que les " teachers" savaient se mettre dans un état de conscience supérieure, en contrôlant leur respiration, ou en faisant un effort supplémentaire sur eux-mêmes pendant les "Mouvements Gurdjieff" (appelé aussi les "Obligatories"). En réalité, remarqua-t-il, les " teachers" gardent un regard lointain, ne regardent pas dans les yeux, et on ne peut pas les regarder dans les yeux. Ils ont une sorte de charisme, mais renforcé par tout un système de pouvoir hiérarchique. 
Selon son propre " teacher ", un élève N°5 doit pouvoir quitter son conjoint, prendre de nouveaux jobs, changer de ville pour créer un nouveau groupe, et lui donner des faveurs sexuelles. 
Quant aux étudiants de niveaux 1 à 4, ils sont logés très à l'étroit, réprimandés (" photographiés ") pour la moindre faute, la moindre saleté, et leurs possessions sont réduites au minimum.

C'est en ayant ainsi accepté d'ouvrir les yeux qu'il s'est mis à considérer NAW comme une secte dangereuse et qu'il a pu la quitter grace à sa famille.


Témoignage de Lou Weir, 


Lou Weir avait expérimenté l'ésotérisme chrétien puis été séduit par le livre " la 4ème Voie " d'Ouspensky. 
Il est alors rentré dans NAW avec sa femme et ses deux enfants, où il est resté 2 ans.
Il a pu en sortir en découvrant par chance dans un livre d'Ouspensky que même une "personne ordinaire" pouvait éventuellement écouter sa conscience, ce qui le rassura quant à sa possibilité de prendre une décision " par le cœur " (et non l'intellect). 
Il s'était en effet rendu compte que les étudiants plus anciens lui mentaient sur plusieurs points, et que la peur envahissait ceux qui envisageaient de partir. 
Il observait que les parents devaient abandonner leurs enfants à eux-mêmes, les laisser prendre leurs responsabilités lorsqu'ils avaient de la peine ou de la douleur, et il en était choqué.
"Je ne souhaite pas participer à une école basée, même partiellement, sur la cruauté et l'inflexibilité", pensa t il
"En observant comment vivent les anciens, je me suis rendu compte que le "Travail" leur a fait remplacer "l'identification de leur vie" à une "identification à l'école". 
Cela dit, Lou n'est pas tiré d'affaire, l'ésotérisme chrétien est souvent l'antichanbre de groupes Gurdjieff, et la vie dans NAW lui a manqué depuis sa sortie. Plusieurs années après s, il a découvert la pratique du vipassana et il appartient aujourd'hui à la Ridhwan School, qui se dit être une version moderne du "Travail".

Doctrine et Travail dans NAW


Synthèse faite à partir des divers articles publiés par Jim McCabe, 
"NAW est une secte, ne serait ce que par les relations entre "professeurs" et "étudiants". 
" Les étudiants sont constamment pressés d'aligner leurs pensées sur les idéaux du groupe. Leur image de soi est manipulée. Citoyens ils deviennent des serviteurs publics, prisonniers ils s'appellent collaborateurs. Leur endoctrinement vient du fait que l'on se définit soi même en termes d'appartenance au groupe. Puis par la répétition, on s'assimile au rôle que l'on doit jouer. 
" Lors des meetings (au moins deux par semaine), l'étudiant doit prendre des notes, ce qui va à l'encontre de son sens critique, puisque l'on est "une personne qui a trouvé que ces idées étaient suffisamment importantes pour être prises en notes". Les étudiants doivent également prendre des notes pendant la journée "pour vérifier" que les idées s'appliquent, et enfin écrire une fois par mois un essai sur un aspect du "Travail"
"Lors des " meetings", on commence par des exercices de stretching ou autres mouvements physiques, suivis par une discussion plus cérébrale. Le teacher parle d'un sujet ésotérique et les étudiants sont sensés lui poser des questions. En réalité, au début on a beaucoup de questions à poser, mais rarement de réponses; la vie est dominée par les teachers et les activités sont imposées. " " Avec du recul il est "hilarant de penser à tous ces gens posant des questions personnelles fondamentales". C'était seulement pour la galerie et parce que c'était demandé, car personne n'avait envie de paraître ne pas "travailler sur soi".
" Lorsqu'un étudiant paraissait ne pas travailler sur soi, c'est à dire être "mécanique", les autres faisaient mine de le "photographier", c'est à dire de lui montrer, pour son bien, ses "négativités".
"Les leaders étaient experts pour produire une impression d'autorité. Sachant qu'ils étaient tous des hommes N°6, ils avaient connu l'illumination et atteint un certain degré d'immortalité et d'omniscience. Ceci était incroyablement intimidant. En payant des centaines de dollars par mois pour avoir l'opportunité de travailler avec de vrais guides spirituels, il eut été stupide de ne pas suivre leur avis.
"Les teachers n'étaient pas seulement charismatiques, leur principale force était l'ensemble des adeptes devenus leurs dévots. Lorsqu'un teacher parle tout le monde écoute. S'il appelle à un meeting, chacun vient le plus rapidement qu'il peut. S'il donne une instruction à un étudiant, celui-ci arrête toute autre activité pour la suivre. Si le teacher raconte une blague, tout le monde rit ou tout au moins sourit. Les étudiants s'habillent dans le style du leader,…
"Lorsque l'on rentre dans le groupe, on reçoit une amitié exagérée, laquelle disparaît avec le temps.
"A l'instar des autres cosmologies orientales et du New age, la 4ème voie suggère que l'on revit de multiples fois, mais à l'inverse, elle suggère que l'on revit indéfiniment la même vie, sans changement significatif. Le but de l'étudiant est de devenir " conscient " et de casser cette roue de la " récurrence ". Une chance unique nous est offerte, il ne faut pas la laisser passer. La dépense parait faible. On s'en acquitte sans retenue tellement l'enjeu est d'importance.
"Une telle technique fut apprise de Randazzo et de Burton bien évidemment. 
"Il y a une sélection naturelle des groupes. Ceux qui survivent sont ceux qui font le meilleur usage des techniques de persuasion et qui produisent le plus de croyants véritables, -qu'ils soient ou non au courant de ces techniques-.
" Ces pratiques pervertissent la société.

"J'étais stressé d'apprendre que la conscience n'existe pas tant que l'on n'est pas un homme N°5. 
Avant cela, l'homme est une machine dormante. Tous nos sentiments, toutes nos pensées, sensations et nos mouvements ne sont que des " fonctions ", en guerre les unes contre les autres. Dans une école de la 4ème voie, cela est rappellé sans cesse. 
" On ne peut pas dire " je", on parle de "soi " par son nom et à la 3ème personne. On ne pense pas "je", mais "la machine".
"Peu à peu, on rétrécit "son" identité, elle devient abstraite et elle s'écarte de plus en plus de la réalité et de l'expérience vécue. Ceci peut paraître ridicule, et je suis même gêné de ne pas avoir compris cela plus tôt. 
" Avec cette anihilation du moi, il est clair que les gens ont une véritable crise d'identité dans ce type de secte. Cela peut expliquer comment des étudiants ont pu avoir un tel changement de personnalité en si peu de temps. Il est facile de brûler sa conscience lorsque l'on croit que l'on n'en possède pas une.
Ne pas "s'identifier à soi même " conduit à se sentir étranger à soi -même, ce n'est pas seulement un concept : on doit nier ses relations avec d'autres, nier son propre corps, nier les aspects de sa propre psychée, nier ses pensées conscientes, ses sentiments, ses sensations.
(Nota : McCabe fait alors allusion aux trois centres intellect-émotion-moteur qui se font la guerre chez un homme ordinaire, selon Gurdjieff)
" On réprime tout ce qui vient de l'autre, - ce qui fait la guerre à votre moi-. 
"La fonction instinctive tente de manger votre travail ", c'est-à-dire que le corps essaye d'empêcher l'esprit de changer, il s'oppose à la conscience. La " fonction émotion" est un cheval sauvage qu'il faut mater.
" La paranoïa devient inévitable. Plus on se sent en guerre contre soi-même, plus on est en guerre contre les autres. On devient hyper vigilant y compris par rapport aux autres élèves du groupe. 
"Mais on est un doigt de la main, une partie d'un ensemble qui ne doit pas en partir.


Conclusion 


" En fin de compte, les étudiants de la NAW, comme ceux des autres groupes de la 4ème voie, régressent en maturité de développement, alors qu'ils pensent tous évoluer vers un état supérieur de spiritualité.


CLASSIFICATION DES NIVEAUX DE CONSCIENCE , dans NAW


Homme N°1 
Personne ordinaire s'intéressant d'abord aux plaisirs et aux besoins physiques de son corps.
La voie spirituelle qui la concerne est la " voie du fakir ", le développement de sa conscience consiste à surpasser la douleur physique et ses besoins

Homme N°2 : 
Personne ordinaire dont les motivations premières dans la vie tournent autour des émotions, des relations, de l'art, de la musique..
La voie spirituelle qui la concerne est la " voie du moine ", la foi et la dévotion en une puissance supérieure

Homme N° 3 :
Personne ordinaire dont les motivations premières tournent autour de l'intellect.
La voie spirituelle qui la concerne est la " voie du yogi ", celle de la contemplation et de l'introspection.

Homme N° 4 
Une personne dont on peut dire qu'elle cherche à accéder à une conscience supérieure. 
Selon la 4ème Voie, une personne ne devient Homme N° 4 qu'en s'impliquant activement dans une école ésotérique.

Homme N° 5
Une personne qui a connu l' "éveil", qui a pu se comprendre elle-même " sans distorsion et sans subjectivité ". 
On dit qu'un homme N° 5 a des pouvoirs paranormaux, mais on ne précise jamais lesquels.

Homme N°6
Une personne qui a acquis une " conscience objective ", supposée se comprendre elle même, mais aussi l'univers comme un tout " sans distorsion ni subjectivité ". 
L'homme N° 6 est en dehors de la roue de récurrence (c'est à dire de la réincarnation avec une vie qui recommence à l'identique)

Homme N° 7 
Il n'est pas défini dans le texte 

Parmi ses adeptes prestigieux

Aldous Huxley, René Barjavel, Louis Pauwels, René Daumal, Peter Brook, Jean François Revel, 

Références

"Les récits de belzebuth à son petit fils"

www.jmccabe.com/nawaware/ dont : /lineage.html, /whylou.html (Why I left The American Wing), etc..
www.technoetic.com/noosphere/resources/Phi FourthWay: Cults and Deviations
www.geocities.com/Athens/8444
www.pobox.com/- jmccabe/fourthway/index.html
www.pcsys.net/ -jmccabe/fourthway/index.html (The Numbers Game in NAW, Excerpts from the True Believer)
The Partial Psychopath
Trance as a Tool
Influence and the New American Wing for NAW aware, The New American Wing Observer
Commentaires : écrits de Gurdjieff, Ouspensky, Collin sur la 4ème Voie




René
Janvier 2004

samedi 19 juin 2004

Comment les sectes se moquent de la Convention Internationale des Droits de l'EnfantCIDE

Extraits tirés de la revue 'Lien social' No 386 (1)

Isolés, conditionnés, brutalisés, violentés, voire assassinés, les jeunes 'adeptes' doivent effacer leur passé, se détourner des mythes familiaux, n'avoir plus de racine. Le texte qui devrait protéger l'enfance est bafoué, article par article. Explications.

Les sectes tuent

Les sectes tuent et les enfants sont, comme toujours, les plus exposés. La plupart des pays - y compris les plus attachés aux droits de l'Homme - ne se mobilisent guère pour que la Convention Internationale des droits de l'Enfant puisse aussi s'appliquer à l'intérieur des sectes. En effet, il suffit de confronter les différents articles de la Convention aux pratiques de telle ou telle secte, pour constater que le droit est spectaculairement bafoué. L'article 2 stipule que l'enfant doit être protégé contre toute forme de discrimination motivée par les convictions de ses parents, l'article 3 lui assure la protection et les soins nécessaires. L'article 7 préconise la préservation de l'unité familale autour de l'enfant. Or, la véritable famille n'est plus la famille naturelle, adoptive ou nourricière, mais la secte, le gourou devenant alors la seule référence parentale autorisée.
Ainsi conditionné dès son plus jeune âge, l'enfant évoluera dans un monde où la notion de père et de mère n'a pas de sens, quand il n'est pas carrément séparé de ses parents dès sa naissance, comme chez les scientologues, qui préfèrent le confier à une 'nanni' jusqu'à 12 ans, laquelle lui inculquera les préceptes de 'l'église'.
L'article 9 de la Convention prévoit que si une séparation des parents survient, l'enfant puisse avoir des relations régulières avec l'un et l'autre. Or, c'est le contraire qui prévaut lorsque l'un des conjoints n'est pas adepte de la secte ou s'en détache. Ainsi, dans une situation semblable, les témoins de Jehovah 'diabolisent' le conjoint 'opposé' et développent un sentiment de méfiance chez l'enfant. cette suspicion de la secte envers la famille est en fait l'un des gages de sa survie et elle en a fait une doctrine, conditionnant ses adeptes à cesser toute relation, à effacer le passé, à se détourner des mythes familiaux, à n'avoir plus de racines...

Les privations semblent le lot commun

Que dire également du sort fait à l'article 19 qui protège l'enfant contre toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, y compris violences sexuelles ?... Et de l'article 31 qui affirme le droit au repos et aux jeux ?... La liste est sans fin des diverses situations de maltraitances auxquelles les enfants des sectes sont confrontés. Les privations semblent le lot commun : privation de nourriture, privation de sommeil, privation de contacts extérieurs, privation de jeux... La vie de certains enfants est un véritable cauchemar : chez Krishna, le lever est à 3h30, immédiatement suivi d'une heure de litanies et de trois heures de lectures des textes sacrés. Même rituel en fin de journée, une journée partagée entre l'enseignement et les activités manuelles. Les repas, de types végétariens, sont très loin de satisfaire les appétits et les besoins, et la seule 'distraction' autorisée, le dimanche, est d'aller faire du prosélytisme en agitant des clochettes et chantant 'here rama, hare Krishna'...Ils vivent dans des locaux sans aucun confort, dorment sur des lits métalliques superposés et ne connaissent rien du monde qui les entoure. Même lorsqu'ils demeurent dans leur famille, comme c'est la cas des Témoins de Jehovah, les enfants sont 'interdits' d'enfance : interdit de participer à des fêtes, de sortir, de regarder la télévision, d'aller au spectacle...

'La Citadelle' s'est fait connaître pour la rage que le couple Mihaies mettait à 'corriger' les enfants. Un 'ancien' témoigne : '... gifles, coups de ceinture, privation de nourriture, de sommeil, station debout des heures durant..., exclusion fréquentes, humilations'. Dans d'autres sectes, les 'rebelles' sont enoyés dans des camps de rééducation dont les teen Ranches créés par david Berg, grand manitou de la Famille, étaient le modèle le plus accompli. Frapper un enfant est donc un acte reconnu et encouragé par les sectes, et écrits et discours en témoignent; un haut responsable de Tabitha's Place : "Même les bébés ont une nature déchue et ont besoin d'être chatiés", et Gilbert Bourdin de Raël évoquant "le petit être qui n'est encore qu'une larve" invitent les parents à appliquer avec vigueur le châtiment corporel...
Mais c'est avec les violences sexuelles que l'on mesure combien les sectes, sous des discours religieux ou philosophiques, peuvent briser à jamais des vies humaines et conduire des enfants au désespoir ou à la folie. Gilbert Bourdin, qui se veut un guide sévère, n'hésite pas à mettre dans son lit ses adeptes et les enfants de ses adeptes. Différents écrits attestent de ses encouragements à la pédophilie, voire à l'inceste, mais le maître incontesté en la matière demere David Berg, dit Moïse David, père universel des Enfants de Dieu - aujourd'hui La Famille - , qui des années durant put réaliser à travers la secte ses plus épouvantables fantasmes. Non seulement cet ancien pasteur a inventé le 'Flirty Fishing' et ainsi amené à la prostitution des centaines de jeunes filles convaincues de servir le Christ, mais il a abusé de ses propres enfants, sans le moindre souci de la loi commune, justifiant ses perversions par une 'théorie' qui pour être simpliste n'en a pas moins convaincu des centaines d'adeptes. il assure, David Berg, que "il n'y a rien de mauvais au monde, quand au sexe, tant qu'il est pratiqué avec amour, de quelque manière que ce soit; pas question de qui ni de quel âge ou de quelle parenté, ni de quelle façon". Moyennant quoi, les mères sont invitées à faire, d'une certaine façon, la toilette de leur petit garçon, et les pères à 'jouer' avec leurs petites filles; quand aux enfants, ils n'ont pas le choix, les relations sexuelles entre eux étaient obligatoires, dûment surveillées par un 'berger'...

Les sectes font peur, et pas seulement à monsieur-tout-le-monde; elles font peur aussi aux magistrats, aux experts, aux hommes politiques. Elles ont des ramifications innombrables, bénéficient de puissants appuis, savent utiliser la moindre faille, invoquer la liberté d'opinion, de conscience, de religion...Elles avancent masquées, ovrant des ateliers de peinture, de musique, proposant du soutien scolaire, organisant des séjours de vacances et créant ainsi un vivier dans lequel elles pourront jeter leurs filets.
Des associations travaillent à combattrent et dénoncer ces pratiques : Le centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales (CCMM) et, surtout, l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (UNADFI) dont la présidente Jeannine tavernier, pense que le devoir d'information sur le problème des sectes doit être une priorité pour tous ceux qui sont en contact avec les enfants (enseignants, éducateurs, animateurs...)

Jacques Trémintin

(1) LIEN SOCIAL, 5 rue du Moulin Bayard - 31015 Toulouse cedex 6
Tél 05 62 73 34 40
Fax 05 62 73 00 29
www.lien-social.com

À lire :
Les enfants des sectes, Hayat El Mountacir, ed. Fayard, 1994
Dans le secret des sectes, J.Cotta,P.Martin, ed.Flammarion, 1992

Adresses :
CCMM, 19 rue Turgot - 75009 Paris (01 42 82 04 93)
UNADFI, 10 rue du Père Julien Dhuit - 75020 Paris (01 47 97 96 08)

samedi 12 juin 2004

Les Algues dans le magazinne de la santé

Nouveau créneau des industries agro-alimentaires et pharmaceutiques, les algues sont les premiers végétaux apparus sur la planète. Il en existe à peu près 25 000 espèces différentes, classées en fonction de leur couleur : rouges, bleues et brunes.

Les côtes bretonnes en sont particulièrement riches, grâce à la fois à la qualité de la mer qui est à la limite entre les zones froides et chaudes, et à la transparence de l'eau. En effet, cet environnement favorise la bonne croissance des algues jusqu'à des profondeurs de 50 mètres.

Les bienfaits

Les Orientaux les utilisent depuis des millénaires pour leurs vertus nutritionnelles et thérapeutiques.

En France, les algues ont envahi nos assiettes, sont utilisées pour nos produits de beauté mais aussi, plus étonnants, par exemple, pour la fabrication du dentifrice, des cirages ou allumettes, car elles ont de nombreuses propriétés intéressantes.

Les dangers

Mais les algues n'ont pas que des qualités, elles sont parfois toxiques et dangereuses, et jouent même un rôle dans la pollution.

En 1980, 4 000 cas de gastro-entérites ont ainsi été remarqués chez des personnes qui avaient mangé des coquillages contaminés par des algues toxiques. Cette toxicité est provoquée par la production de substances appelées toxines. Parmi celles-ci, il existe des toxines paralysantes et des toxines diarrhéiques. Ce sont ces dernières qui provoquent les gastro-entérites.

Une fois ingérées, les toxines vont agresser les intestins et déclencher des nausées, des vomissements, accompagnés de diarrhées et de douleurs dans le ventre. Ces signes apparaissent rapidement, quelques heures après avoir consommé les algues toxiques, et peuvent durer au moins quatre jours.

Les algues à toxine paralysante sont plus rares. Appelées dinoflagellés, elles provoquent des fourmillements, des engourdissements et des maux de tête. Dans les cas les plus graves, certains muscles sont paralysés et respirer devient difficile. Ces algues touchent les personnes plus fragiles : les enfants, les personnes âgées.

On sait aussi que certaines algues déclenchent des allergies, et ce sont les pêcheurs qui en pâtissent le plus. Il s'agit d'eczéma sur les mains, parfois le visage, qui évolue en fonction du rythme de travail. Cette allergie peut être grave, puisqu'elle conduit parfois à arrêter l'activité professionnelle. Pourtant, l'allergie aux algues n'est pas encore reconnue comme maladie professionnelle, il n'y a donc pas d'indemnisation.

Heureusement, toutes ces maladies provoquées par les algues restent rares.

mercredi 24 mars 2004

Hommage à Max Bouderlique

Conférence de Max Bouderlique sur le phénomène sectaire

Sur le site renové du CIGS à Bruxelles, nous avons été heureusement surpris de trouver un des rares témoignages de feu Max Bouderlique, universitaire lyonnais, qui a permit de faire avancer la comprehension des problématiques sectaires. Il a fondé et contribué à l'aujourd'hui hélas disparue ISSUE  - info secte spéciale université et écoles - dont certains d'entre nous étaient adhérents.
Chapeau Monsieur Bouderlique vous nous manquez à tous beaucoup.
Merci au CIGS que vous pouvez retrouver sur http://www.cigs-belgique.be/

Commentaire de contact et informations sur les groupes sectaires:

Max Bouderlique collabora pendant de nombreuses années avec des associations de lutte contre les sectes totalitaires et manipulatrices.
Il a rencontré beaucoup de victimes et de familles touchées par ce fléau.
Il a tenu nombre de conférences d'information et donné des interviews aux médias.
Ses études approfondies en psychologie, après un doctorat en philosophie, lui ont donné un regard en profondeur sur ces phénomènes, bien au-delà des côtés anecdotiques habituels.
Max Bouderlique est décédé en mars 2004.

Pour écouter la conférence:
Ière partie
47 minutes
29 minutes